Nous nous sommes retrouvés 17 à affronter le point culminant du grand Luberon le Mourre Nègre.
Partis de Sivergues, village au bout du monde, décrit par Henri Bosco : « C´est bougrement perché Sivergues ! Et perdu au diable », nous prenons le chemin qui à l’origine n’était pas goudronné pour atteindre la ferme auberge du Castellas. Sur sa colline rocheuse était le site de l’ancien village abandonné entre les XV et XVI° siècles, une chapelle Saint-Trophime, un fort et un ancien cimetière vaudois, il n’en reste que des ruines.
Nous poursuivons donc notre chemin en passant par le défilé du bosquet, ancienne draille de transhumance creusée dans la roche, bordé d’un grand mur de pierre, la profondeur du vallon est impressionnant. Après une série de lacets nous arrivons au pas deis Ensarris sur le Luberon, nous continuons sur une large piste relativement plate, ce qui repose un peu de notre ascension, jusqu’au replat de la citerne l’Amourralhadou,
tout au long de cette piste nous pouvons voir tantôt la vallée du Calavon à gauche, tantôt la vallée de la Durance à droite, malheureusement l’opacité ne nous permettra pas de prendre des photos coté Durance, nous suivons cette piste jusqu’au col des Estrugets et là sur la gauche en hauteur le Mourre Nègre nous apparait, mon dieu qu’il est loin. Finalement avec un peu de courage et une dernière montée nous nous retrouvons au sommet, une vue sur 360° d’où l’on peut distinguer la montagne de Lure, le Ventoux, les monts du Vaucluse, les villages de St Martin de Castillon, Viens, St saturnin d’Apt au nord et au sud la Ste victoire, l’étang de Berre, la chaîne des côtes au-dessus de la Roque d’Anthéron et les alpilles . Un léger vent nous oblige à chercher un peu d’abri, c’est dans les buis que nous trouverons notre bonheur, un bon repas, un peu de repos et nous voilà repartis pour découvrir dans l’autre sens les vastes pelouses sauvages, cheminant entre passages déboisés et passages en forêts.
Un petit détour pour découvrir le hameau du Rocher, un bel ensemble de maisons Troglodytiques assez ancien, nous reprenons notre chemin en passant dans le magnifique hameau des Perrins et arrivons à notre point de départ. Nous n’avons pu résister à clôturer notre randonnée par une petite visite du village de Sivergues.
Nous avons parcouru 18 km et 740 m de dénivelé bravo les marcheurs.
Historique :
L’origine de la localité semble être datée du Ve siècle, lorsque la femme de saint Castor et six compagnes y auraient fondé un couvent. Certains d’ailleurs attribue le nom de la commune à ses six vierges. Cité en 1067 : « Sex Virgae » et vers 1200 : « Siuergia ».
Au XIIe siècle, Sivergues appartient aux comtes de Forcalquier. Le castrum y est créé dans un territoire vierge de toute occupation humaine. Lorsque le comté de Forcalquier perd son indépendance en 1209, à la mort de Guillaume II, un de ses neveux, Guillaume de Sabran tente de le relever. Après une lutte de dix ans, il passe un accord à Meyrargues le 29 juin 1220 avec Raimond Bérenger IV, comte de Provence et lui aussi héritier du comté de Forcalquier. Par cet accord, la moitié sud du comté, dont Sivergues, lui est donnée. Guillaume de Sabran conserve sa moitié de comté jusqu’à sa mort, vers 1250.
Au XIIIe siècle, édification de l’église primitive Saint-Trophime.
1481, à la suite de la mort du roi René, le comté de Provence dont Sivergues fait partie est incorporé au royaume de France sous l’appellation de « province royale française ».
En 1501, le seigneur fait venir des Vaudois (entre 7 et 8 familles selon les sources) pour occuper les terres.
En 1545, Sivergues comme de nombreux autres villages vaudois, est fortement touché par la répression conduite par Jean Maynier, baron d’Oppède.
La communauté protestante de Sivergues, avec l’annexe de Roquefure, semble avoir été autonome car son seigneur était passé à la Réforme. Le changement de seigneur au milieu du XVIIe siècle et l’enquête des commissaires du roi de 1662 bouleversèrent la communauté protestante. Le temple, qui avait été bâti en face de l’église dans les années 1640 fut démoli en 1663 et l’exercice du culte suspendu. La présence protestante se maintint dans la clandestinité au XVIIIe siècle, et une communauté se reconstitua après l’édit de tolérance de 1787.
Jusqu’au siècle dernier la communauté resta essentiellement protestante
Bien que paraissant vivre en marge de la civilisation, Sivergues est enveloppé d’une athmosphère particulière qui n’échappera pas aux vrais amoureux de la nature.
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