LACOSTE – Abbaye de St Hilaire
MARDI 9 AVRIL 2024
Le temps n’est pas très engageant, mais nous décidons de partir tout de même quoiqu’il en soit. Nous sommes 18, la route jusqu’à Lacoste nous rend un peu septique nous avons eu de la pluie jusqu’au départ de la randonnée. A peine sortie des voitures la pluie s’est arrêtée, nous partons donc sous un ciel couvert, un chemin puis une petite route nous amène au lavoir de Font Pourquière déjà la pause banane, bel endroit pour s’arrêter, construit sur la commune de Lacoste mais alimenté par une mine d’eau qui capte une source de Goult. En 2015 un photovoltaïque a été mis en place pour alimenter la pompe servant à remplir la réserve d’eau du lavoir, derrière le lavoir une jolie borie moussue. Entre villas de prestige et vieux mas restaurés les demeurent se succèdent, nos pas nous conduisent ensuite à la chapelle Saint-Véran, érigée dès le 3ème siècle ! datée du XIe siècle, puis dotée d’une seconde chapelle du XII e emboitée dans la précédente et de quelques aménagements du XIIIe. L’histoire de saint Véran, évêque de Cavaillon (VI e) qui arrêta la Couloubre, un dragon qui menaçait les habitants du pays, et qui s’envola ensuite jusqu’à un village de montagne, le bien nommé Saint-Véran, en traçant symboliquement dans le ciel la route de la transhumance entre la basse Provence et le Queyras, Saint patron des bergers transhumants. Nous longeons le champ qui se trouve en face de la chapelle pour rejoindre le sentier qui monte à travers un bois jusqu’au plateau. A une intersection marquée par un cairn, nous continuons tout droit et passons devant une maison accolée à un groupe de trois bories, nous poursuivons jusqu’à la grande ruine du lieu-dit « Les Bories ». Une grosse ferme en pierre sèche en ruine dotée de linteaux en pierre de belle taille. Zut pas de chance la pluie commence à tomber, il faut se protéger, nous repartons en sens inverse et décidons de manger sous un appentis providentiel, la pluie s’énerve un peu, nous attentons qu’elle se calme pour repartir. Très vite le ciel se dégage, nous entrevoyons le ciel bleu. Nous découvrons la grande borie du Mourre Blanc. Borie aux 7 pièces desservies par d’étroits couloirs, à l’architecture intérieure surprenante. Le soleil est revenu, il commence à faire chaud. Nous revenons sur le sentier et continuer en direction des carrières de Ménerbes après avoir longer des carrières en exploitation un peu plus loin sur la gauche se trouvent d’anciennes carrières avec d’étranges sculptures. Grande visite de celles-ci. Notre chemin nous amène à Saint Hilaire, après avoir longé les carrières de molasse miocène (connue comme « pierre du Midi). Saint Hilaire a d’abord été un couvent de Carmes. Point d’eau et grottes, paysage de terrasses et végétation rappelaient à saint Hilaire la topographie du Mont Carmel et l’ont incité à créer ici un établissement religieux au XIIIe siècle. Celui-ci sera vendu après la Révolution à des paysans qui en exploitent les terres (blé, oliviers, vigne). C’est aujourd’hui une propriété privée que les propriétaires s’attachent à restaurer et mettre en valeur. Des fouilles archéologiques permettent, année après année, d’en mieux connaître l’histoire. Propriété privée depuis l’acquisition en 1961 par René et Anne Marie Bride, originaires de Reims, Saint-Hilaire a été classé Monument Historique en 1975.
Nous repartons par le chemin du château qui passe devant d’anciennes carrières qui servent de cadre à un festival de musique. Nous passons devant la grille du moulin Louis Malachier, meunier et sculpteur à Lacoste 1823-1900. C’était un homme modeste qui n’avait d’autre ambition que son amour de la pierre, du rêve et de la liberté. Terre de prédilection, ce lieu lui procurait la matière brute à façonner. En ce temps-là, l’exploitation des carrières de pierre était florissante, Lacoste comptait de nombreux carriers. Nous retrouvons l’esplanade du château, ses sculptures et son magnifique point de vue, descendons dans les douves et prenons le petit passage qui traverse la muraille et donne sur une rue caladée qui rejoint le village de Lacoste pour une visite rapide du village. Mais, impossible de visiter Lacoste sans parler de l’action de Pierre Cardin. En 1991, il rachète le château du marquis de Sade à un couple d’enseignants qui en avaient entrepris la restauration. Il le restaure et crée un festival dans les carrières qui le jouxtent. Mais peu à peu, il s’empare à coup de billets, de 50 maisons du village, expulsant de fait une partie des habitants, faisant monter les prix et déclenchant l’hostilité des locaux. Il ira même jusqu’à vouloir faire un golf 18 trous, dans ce pays sans eau ! En fait, la vie du village avait commencé à changer dès 1971 où un artiste américain, Bernard Pfriem, installe une école d’art et fait venir des artistes de renom comme Breton ou Max Ernst. La commune apprécie son action et lui offre 31 maisons en ruine à restaurer pour l’accueil des étudiants. En 1991, son école fusionne avec l’école de Savannah Art and design pour donner le SCAD (Savannah college of art and design) qui reçoit chaque année de nombreux étudiants américains. L’anglais serait-il devenu le nouveau patois local ? Difficile d’échapper à cette langue quand on traverse le village.
Une super journée avec de belles et nombreuses découvertes très intéressantes,
nous avons marché 14 kms pour 330 m de dénivelé.
Merci Jany pour cette merveilleuse rando avec du soleil en prime. Pour fêter cette journée nous avons fini au café de France de Lacoste boire le verre de l’amitié en l’honneur de l’anniversaire de Martine, « merci Martine et bon anniversaire » cette journée aura été bien arrosée.
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