Mardi 28 MAI 2019
Nous sommes 20 pour découvrir ces deux magnifiques villages de Maubec et Oppède le Vieux, une merveille pour ceux qui ne connaissent pas. Nous partons du village de Maubec, un pincement au cœur pour moi, village de mon enfance où j’ai vécu, que de souvenirs reviennent, moment nostalgique sur ma jeunesse.
Nous passons devant la petite église baroque, Saint Roch, du XVIIIe siècle, construite avec des matériaux nobles du coin, possède un beau clocher et de très jolies fresques, à l’intérieur. Sa visite ne laisse personne indifférent ! L’édifice se situe sur le versant Est de la Montagnette, contrairement à l’ancienne église Saint Maurice, dont il ne reste plus aucune trace aujourd’hui. Selon des archives, cette ancienne église était tellement vétuste, que par ordre de l’évêque de Cavaillon, l’on n’y célébrait plus les offices depuis 1745. Pour la sécurité des ouailles, le Service avait été transféré à la petite chapelle des pénitents, qui se montra trop petite pour recevoir tous les habitants du Village.
En 1747-1748, le vice légat engagea les consuls de la communauté de Maubec à construire une nouvelle église. Lorsque l’on pénètre dans l’église, le Maître autel et son retable nous en mettent plein la vue. Les six chapelles, bien conservées, et certaines restaurées avec art, sont remarquables.
Le vieux village à six kilomètre de Cavaillon, adossé au versant nord du Petit Luberon, le minuscule village de Maubec-Vieux résume, en lui-même, tout ce qu’est le Luberon.
Mais pourquoi être avare de mots en parlant du charme de ce village ? Un vieux village perché sur une butte et entouré d’une mer de vignes de laquelle s’élancent des cyprès fins et hauts. Petites calades bordées de jolies maisons en pierres aux volets bleus. Un magnifique beffroi du XVIIIe siècle. Une petite église baroque de la même époque, construite avec des matériaux nobles du coin, avec clocher et, à l’intérieur, des jolies fresques. Et en haut, le château, reconstruit en 1657, bien restauré (mais, hélas, pas ouvert au public). Décidément, Maubec vaut le détour. En plus on peut y admirer quelques curiosités. Sur la route, en venant à Maubec, derrière une petite bâtisse anodine en pierre se trouve une noria. La noria est un espèce de roue placée au-dessus d’un puits et à laquelle sont attachés des godets. Entrainés par la roue, les godets remontent de l’eau et la déversent dans un réservoir. La noria de Maubec était activée par un âne et a irrigué les fermes aux alentours jusqu’à il y a à peine 50 ans. Dommage nous ne l’avons pas vu mais c’est un intéressant de le savoir. Perché sur une colline parallèle au Luberon : la Montagnette. Le Vieux village de Maubec offre une vue imprenable à la fois sur les Monts de Vaucluse jusqu’au Ventoux et sur le massif du Luberon.
Après une grimpette au sommet du vieux village nous descendons pour emprunter le chemin entre la montagnette et le Luberon, chemin qui va nous amener au village du Viel Oppède. Après les vignes et les cerisiers, nous montons dans le bois, descentes, montées, nous arrivons sur une superbe calade qui va nous conduire jusqu’à l’entrée de Viel Oppède.
Oppède est un des villages les plus francs et sauvages du Luberon. Construit sur un éperon rocheux, dans un cadre accidenté de forêts, de combes et de rocs, il contemple un paysage de vignes, d’oliviers, de chênes et garde toujours un œil sur les villages perchés alentours…
Le joyau minéral est situé sur le flanc nord du Luberon et son vieux village est un équilibre parfait entre bâtisses, verdure et lumière, entre mystères et histoire. Un village hors du temps dominé par le château et la collégiale qui vous emportent en plein Moyen-Age.
Village très préservé, on y accède depuis le parking obligatoire des Jardins de Sainte-Cécile où poussent 80 espèces d’arbres, arbustes et plantes du Luberon. Au pied du vieux village, depuis la place principale, nous n’avons pas hésité pas à flâner en direction des terrasses Sainte-Cécile et de l’Aire de battage où nous avons déjeuné. La vue sur le village est imprenable.
La forteresse d’Oppède le Vieux
Après avoir arpenté les ruelles du vieux village, nous avons découvert un ensemble spectaculaire : l’Église Notre-Dame d’Alidon et les ruines du château.
De cette impressionnante forteresse du XIIIe siècle, il ne reste que quelques ruines, mais quelles ruines !
Murs, arcs, salles voûtées et fenêtres nous permettent d’imaginer la grandeur passée de ce site. Le château a appartenu à la famille Maynier d’Oppède, dont Jean, président du Parlement d’Aix fit appliquer l’arrêté royal et organisa le massacre de 3000 vaudois à Cabrières d’Avignon et à Mérindol en 1545.
Adossé au versant nord du Luberon, près des villages de Ménerbes et Maubec, l’ancien village d’Oppède occupe un site exceptionnel. Bâti sur un éperon rocheux qui, par trois de ses cotés, surplombe le vide, Oppède le Vieux dissimule ses ruines sous une végétation rampante. A côté des restes d’enceintes, d’oratoires abandonnés, d’habitations effondrées, nous trouvons une église romane, seul vestige parfaitement conservé. A la pointe du rocher, au plus haut du village, se dressent la tour et le mur du château médiéval qui appartenait aux comtes de Toulouse puis à la papauté au XIIe siècle.
Lors du Grand Schisme, le château d’Oppède accueillait l’antipape Benoît XIII. Obligé de fuir de nouveau, ce dernier “s’envola” de tout en haut par une poterne arquée qui donne sur le vide, soutenu soi-disant par le Diable.
Plus tard le diabolique Jean Maynier, Baron d’Oppède, a fait du château son siège pour mener une guerre sanglante contre les Vaudois, anéantissant 11 villages au passage.
Les visiteurs les plus attentifs verront des abeilles finement gravées à l’entrée du château. Enigme car on ne sait pas à quelle famille aurait appartenu de telles armoiries.
Aussi énigmatique est le carré magique gravé sur une pierre de la fortification. Il s’agit d’un carré SATOR qui se lit aussi bien de gauche à droite que de droite à gauche, et de haut en bas comme de bas en haut. On y retrouve les inscriptions latines SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS, toutes des mots de cinq lettres.
> Le château fut abandonné vers la fin du XVIIe siècle, puis peu à peu ruiné par les pillages des habitants, qui au début du XXème sont partis s’installer dans la plus hospitalière vallée en contrebas, aujourd’hui appelé Oppède les Poulivets.
> Le château est aujourd’hui fermé au public pour des raisons de sécurité, mais le village d’Oppède est en passe de débuter une nouvelle vie. Déjà pendant la deuxième guerre une communauté d’artiste y est fondée, attirant notamment le sculpteur François Stahly et l’artiste et écrivain Consuelo de Saint Exupéry (épouse de l’auteur du Petit Prince). Bien que l’expérience fut brève, de nombreux autres artistes, écrivains et célébrités, dont Michel Leeb, ont pris le relais.
Des maisons anciennes sont ainsi restaurées donnant un nouveau souffle à ces murs datés dans l’ensemble des XVe et XVI siècles. La splendide Collégiale Notre-Dame d’Alidon, édifiée au X ou XIe siècle, avec sa voûte, ses fresques et peintures, résonne comme pour remercier ses bienfaiteurs lors des concerts d’été.
Il fait bon se balader dans les ruelles fleuries et ombragées qui mènent jusqu’à l’église et les ruines ou se poser quelques minutes sur la paisible place à l’italienne.
Enfin la vue qui s’offre à nous sur la vallée du Coulon jusqu’au plateau de Vaucluse où se détachent les taches ocres des villages voisins nous a récompensé de tout effort physique !
Nous repartons la tête pleine de merveilles, mais ce n’est pas fini, nous faisons un petit détour par le vallon de Combrès où la nature a sculpté des ouvrages d’arts, une arche naturelle immense surplombe la végétation, nous nous sentons tout petits dans cette combe qui nous cerne de grandes falaises vertigineuses, l’une d’elles est même perforée de part en part d’un gros orifice et de plus petits à côté, combien d’années d’érosion ont été nécessaires pour offrir ce spectacle aux créatures éphémères que nous sommes ? Notre retour se fera en partie par le même chemin. Puis par la Montagnette qui nous amène directement au cœur du vieux village, petite visite de celui-ci et retour aux voitures.
Magnifique randonnée qui nous a fait parcourir 11 km pour 438 m de dénivelé. Nous remercions Jeanny de ce voyage dans le temps.
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