Sortie du Mardi 6 Juin 2017

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Le temps est maussade mais nous n’en faisons pas cas, nous sommes 22 courageux qui oseront se moquer des nuages et nous aurons raison.

 

Bien installés dans nos chaussures, nous attaquons par un peu de goudron.  Tout au long des tapis de fleurs nous rendent admiratifs, le panorama se dévoile progressivement durant notre ascension, nous apercevons au loin le château de Beaucouse, cette demeure fut très certainement construite sur l’emplacement d’une villa-romaine. Outre quelques vestiges de cette lointaine époque, subsiste également les traces d’une bâtisse mérovingienne sur laquelle, les maitres des lieux, la famille Laugier, Seigneur de Beaucouse et Co-Seigneur de Thoard, ont bâti au XVIIème siècle, le château actuel.

Sa construction reprend en tous points les « codes » des bastides des grandes familles de Provence que nous pouvons retrouver autours d’Aix: son portail monumental, sa cour d’honneur, sa fontaine et ses bassins, son bâtiment principal complété de sa chapelle, son pigeonnier, la maison du régisseur et les écuries… 

Le jardin avec ses buis, ses platanes et ses nombreux arbres fruitiers complètent harmonieusement la propriété.

La demeure est bordée d’une belle calade sur toute la façade sud et autour de la fontaine.

« Ici, point de grandeur qui éblouit mais un moment d’harmonie dont on ressent la fragilité et qui appelle au repos et à la méditation]. » Le château de Beaucouse, avec ses 5 belles chambres et suites, son espace spa, sa bibliothèque, son salon billard, sa piscine et ses terrasses ombragées vous attend pour un séjour inoubliable entre douceur, détente et convivialité, (si ça vous dit).

 

Nous contournons donc cette propriété par la droite, le droit de passage ayant été supprimé.  Le chemin se poursuit le long d’un champs bordé d’églantiers. Nous faisons la pause au-dessus du château, la vue est imprenable notre regard se porte sur un paysage à couper le souffle la vallée des Duyes et de Digne, du pic d’Oise, le Cousson, le Chiran, au N-E la barre calcaire de Géruen et les cloches de Barles, la montagne de Lure, nous voyons même le Ventoux.

 

Nous poursuivons notre montée à découvert par un sentier de galets, quelques gouttes seront les bienvenues pour nous rafraichir un peu, l’air est pesant, le soleil réapparait quelques arbres enfin nous apportent un peu d’ombre, nous montons toujours. Sur notre gauche nous apercevons la montagne de Lure, nous arrivons au croisement nous indiquant la chapelle St Joseph. Une petite sente en pente douce nous conduit jusqu’à elle, nous ne  la découvrons qu’au dernier moment.

 

Cette chapelle est tout en longueur, autrefois Ermitage ce qui explique le nombre de pièces. La chapelle contient toujours les exvotos qui ont fait la réputation et la ferveur des habitants des environs. La fontaine, bien protégée derrière la porte de bois, n’a pas beaucoup d’eau. Un long banc bien calé le long du mur, à l’extérieur, invite au repos et au pique-nique, nous nous calerons donc sur ce banc pour notre déjeuner. Donnadieu, curé de Vaunavès, 1864 raconte que l’ermitage aurait été construit grâce aux offrandes des fidèles : une chapelle, quatre chambres, trois écuries [ndlr : je suppose que l’écurie était en bas et la chambre à l’étage, autrefois les animaux pouvant vivre dans la même maison que les gens…]. Un ermite était chargé de veiller à sa conservation.
> Le chanoine de Digne avait ramené de Rome une parcelle du pallium de saint-Joseph en guise de relique.
> Il y avait tellement de personnes venues de Digne, Seyne, Sisteron, Gap,… lors des grands pèlerinages (les jours de Pentecôte, Fête-Dieu) que le curé était obligé de bénir les fidèles en plusieurs fois. Il y avait aussi des petits pèlerinages les jours de Saint-Jean-Baptiste, saint-Pierre, de la Nativité, de la Sainte-Vierge. Pour l’occasion la statue de Saint-Joseph était placée sur un brancard au milieu de la chapelle ; les malades passaient deux ou trois fois sous le brancard en signe d’humilité. De nombreux cas de guérison sont cités comme celui d’une muette de naissance âgée de 22 ans, dans les années 1824, qui en parlant d’une voix aussi claire que celle de ses compagnes revint au village de Saint-Estève.

Sur le mur derrière le banc une plaque apposée par l’ANACR (Association Nationale des Amis de la Résistance) rappelle que les résistants de la vallée des Duyes appartenant à l’Armée Secrète, sont passés par là pour prendre part aux combats de la libération. Le 7 juillet 1944, ils quittèrent Saint-Symphorien où l’ennemi rôdait ; par le sentier des 80 vautes, ils atteignirent le sommet de Vaumuse puis la chapelle, le village de la Pérusse et Thoard.

 

Nous repartons sans oublier de grimper jusqu’à la croix des mariages, sur la crête nous découvrons la vallée de Sisteron et de la Motte du Caire, le spectacle s’étale sur tous les sommets vers l’ouest, nous devons reprendre notre retour en descendant par un chemin de galets pas très commode par moment, les courants débouchant des Alpes les ont déposés au Miocène supérieur (23 à 5 millions d’années) , à la Pérusse où il ne reste que quelques maisons habitées nous reprenons le goudron jusqu’aux voitures.

Pérusse : viendrait d’une poire sauvage pérus répandue dans la région.

 

Une magnifique randonnée où la beauté du paysage ne nous a jamais quittés, merci Dany de nous avoir fait découvrir ce parcours, nous remercions Jacky pour nous avoir cuisiné de bons clafoutis.

 

Nous avons marché 13,6 km et fait un dénivelé de 667 m.

 

 

pallium : Bande de laine blanche, en forme de cercle duquel pendent deux bandes verticales, ornée de six croix noires, que portent par-dessus leurs habits pontificaux le Pape, les archevêques dont elle est l’insigne distinctif, et certains évêques auxquels elle est accordée par faveur particulière.

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