Sortie du Mardi 17 Octobre 2017

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Encore une belle journée que nous avons passée ensemble.

En plus un temps idéal, nous étions 28 pour faire cette randonnée un peu différente des autres. Partis du village de Villars site de plusieurs villas romaines sur le territoire qui seraient à l’origine étymologique du Nom Villars. Cité au 12ème « Villariun ». Fief des d’Agoult jusqu’au 14ème siècle, puis des Astorg de Peyre, érigé en marquisat et en duché (1627) en faveur de Georges de Brancas, transformé en duché-pairie pour Louis-Antoine de Brancas (1716). Durant la dernière guerre, Villars fut un bastion de la Résistance (fusillade de partisans en juillet 1944.

Après avoir traversé le hameau des Marchands, nous entamons le chemin qui va nous faire arriver à la chapelle St Pierre de Bagnols, chemin au travers des chênes verts et cailloux, avec montées et descentes pour atteindre notre but du matin.

 

A l’entrée de gorges étroites, se trouve un ancien prieuré qui occupe l’emplacement d’un fanum gallo-romain. Il est d’une architecture simple avec sa nef voûtée en plein-cintre et son abside semi-circulaire couverte d’un cul-de-four. Dans les murs de la nef, plusieurs inscriptions votives ont été utilisées en réemploi dont celles en l’honneur de Jupiter et de Sylvain, le dieu au maillet. Sur la pierre de sa dédicace, toujours in situ, se lit :

VIGILIA PURIFICACIO SCA MARIA DEDICACIO ECLESIE S

Une charte indique qu’en 1160, Guillaume, Evêque d’Apt confirma la possession de ce prieuré à l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon.

Un culte agreste de l’eau devait s’y dérouler depuis des temps immémoriaux puisqu’on sait qu’au XVIIIe siècle les habitants du village demandèrent sa restauration pour continuer à s’y rendre en pèlerinage « pour faire pleuvoir.

 

Nous posons là nos sacs à dos pour aller découvrir également des cavités énormes dans la roche, après la visite de celles-ci, bien installés confortablement dans une salle à manger digne d’un 4 étoiles, nous prenons notre repas avec apéro et douceurs comme il se doit.

 

La randonnée n’étant pas terminée, nous reprenons notre chemin tout en douceur entre les vignes pour atteindre la colline de la Bruyère et la visite des ocres. Merveille géologique, le panel de couleurs des sables ocreux est impressionnant, et évolue en fonction du moment de la journée, de Rouge à Jaune. L’Ocre colore cette région depuis des millions d’années, depuis que la mer s’est retirée laissant derrière elle des massifs de calcaire devenu sable par l’érosion.

Une formation géologique originale, Il y a 230 millions d’années, la Provence est recouverte par la mer et le restera pendant une très longue période. Plusieurs milliers de mètres de sédiments arrachés aux continents alentour s’accumulent au fond des eaux. Ils formeront par la suite les calcaires blancs si caractéristiques de ce pays : mont Ventoux, Luberon, Sainte Victoire, canyon du Verdon, calanques etc.
> Vers -110 millions d’années, la mer s’approfondit. Les sédiments qui se déposent au fond des eaux sont des argiles grises qui viennent recouvrir les calcaires et auxquelles les géologues donneront le nom de  » terrains aptiens « .

Puis ce bassin marin étant presque comblé, c’est dans des eaux peu profondes et agitées par les courants que vont se déposer, au-dessus des argiles, des sables de couleur verte, c’est la glauconie, petits grains minéraux verts, qui leur confère leur couleur. Se produit alors en Provence, aux alentours de -100 millions d’années, un bouleversement important. Après cette longue période de la vie marine, à la suite de mouvements du sol, la Provence se retrouve hors de l’eau.

L’ocre est une substance minérale argileuse qui peut prendre plusieurs teintes, colorée en rouge par l’hématite, en jaune par la goethite ou en brune par la limonite. On s’en sert principalement comme pigment de coloration.

L’ocre dite naturelle est l’ocre jaune (goethite). L’ocre a été formé au crétacé supérieur, à partir de glauconie (Crétacé inférieur, Aptien)

Le gisement d’ocre du Vaucluse est le plus important de France, et selon certains, considéré comme étant le plus riche du monde. Il se divise en deux bassins :

Celui de Mormoiron, celui d’Apt.

L’exploitation de l’ocre se situe vers 1780 sous l’impulsion de Jean-Etienne Astier, habitant du village de Roussillon qui en s’intéressant aux terres de sa région en redécouvrit la stabilité et surtout l’inaltérabilité de l’ocre dans la peinture. Lorsqu’il décède en 1836, son exploitation et fabrication de poudre d’ocre est restreinte, mais le début de l’industrie ocrière était lancée. C’est à partir de la fin du 19ème siècle que l’extraction, le traitement et la commercialisation, prennent un essor considérable, notamment par la construction du chemin de fer. Les premières carrières s’ouvrent, on en dénombre 17 souterraines et 32 à ciel ouvert en 1900, représentant 14 600 tonnes d’ocres. Des usines de traitement s’adjoignent aux carrières dans les petits villages, et les premières sociétés prennent forment, dont la SOF (Société Ocrière de France) en 1901. La société qui exploite déjà le gisement de Bourgogne (Alors premier gisement d’ocre de France, dans la région d’Auxerre) vient donc s’implanter à Apt. D’autres sociétés suivent le pas en 1905 : le COF Comptoir des Ocres Françaises est créé et également la Société des Ocres du Vaucluse, ainsi que les entreprises dites « familiales ». La production augmente pour atteindre 36 000 tonnes dans les années 1910 et malgré la Première Guerre Mondiale la production va finalement atteindre son apogée avec 40 000 tonnes en 1928, dont 90% est exporté à travers le monde.

Malheureusement l’arrivée des colorants synthétiques va bouleverser la donne, cette industrie en plein essor va être fauchée dans sa lancée à partir de 1929 en pleine crise, la production s’effondre brutalement, le marché se restreint et certaines sociétés mettent la clé sous la porte. En 1950 la production stagne à 15 000 tonnes. En 1955 le bassin de Roussillon et Villars est arrêté, cinq ans plus tard la SOF se concentre sur la Provence et ferme définitivement l’usine en Bourgogne. En 1962 Janselme prend également la lourde responsabilité d’arrêter. L’usine Mathieu s’arrête vers 1963. En 1970 seule quatre sociétés existent encore :

Établissements Chauvin, Société Lamy, Établissements Pons, SOF.

Aujourd’hui la SOF est la dernière société ocrière en exploitation en France et en Europe, elle exploite le gisement de Gargas et traite sa production dans l’usine des Beaumes à Apt.

Pour être plus précis on parle de sable ocreux, l’ocre pur ne représente que 10 à 20%. L’ocre est constituée d’une argile pure, la kaolinite associée à un oxyde de fer qui lui donne sa couleur définitive. Pour extraire l’ocre il faut donc le séparer du sable, par une opération : le lavage.

Le pigment est utilisé dans la fabrication des crépis des maisons provençales, parce qu’il résiste à la chaleur et au soleil, mais il entre aussi dans la composition insoupçonnée de certains produits : la croûte de certains fromages, le linoléum, le papier kraft, le carton, la céramique, le caoutchouc ou les cosmétiques.

 

Ainsi nous avons fait un curieux voyage au pays des ocres. Des couleurs plein les yeux, une balade un peu compliquée mais une variété de paysages à vous couper le souffle, nous vous remercions Robert et moi de nous avoir accompagné tout au long de cette belle journée.

 

 

nous avons ainsi parcouru 15,7 km pour un dénivelé de 524m.

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