Randonnées Zen – LES CABANONS POINTUS A MANE

Classé dans : Randonnées | 0

Nous étions 13, le chiffre se maintient c’est bien. Une belle après-midi tranquille pour découvrir ces cabanons ou cabanes en pierres séches.

 

Curieusement, dans le même secteur, les constructions de pierre sèche sont repérées sur la carte IGN par quatre dénominations différentes : Cnon ou Cabanons, bories (terme à proscrire !), Cnes pour cabanes. Mais comment donc l’IGN met-il à jour les cartes et récupère-t-il la dénomination locale exacte ? il consulte d’abord les glossaires établis par des érudits régionaux (ça explique le terme impropre de borie…) puis il fait des enquêtes sur le terrain (ça explique le terme de cabanons et cabanes), ce qui enrichit le dictionnaire. Enfin la commission de toponymie établit une liste des termes figurant dans des états justificatifs de noms dont la signification a été vérifiée dans des ouvrages récents (ça explique les graphies). Mais si ce fonctionnement explique les différents termes, il est étrange que ces termes soient si différents dans une zone géographique aussi petite !

 

Une merveille d’ingéniosité

Le territoire de la commune est parsemé de ce que les Manarains appellent des « cabanons pointus » et que certains nomment improprement Bories.
> Petits chefs d’œuvre d’architecture rurale, ces cabanons en pierre sèche furent construits à partir des matériaux tirés du sol à l’occasion des travaux agricoles. Ils servaient de dépendances et étaient utilisés de façon occasionnelle.
> Le savoir-faire des constructeurs est remarquable, les pierres sont assemblée sans cintre, ni liant, selon la technique de la voûte en encorbellement.

Leur origine

Certains en attribuent l’origine aux Gaulois. S’il est plaisant d’imaginer que les Gaulois vivaient dans ce type de cabane et qu’ils nous ont légué leur savoir-faire, il semble que nos cabanons remontent plutôt aux XVIIIe et XIXe Siècle.
> Plus prosaïquement ils servaient d’abri au paysan venu travailler ses terres les plus éloignées, c’est là qu’il s’y abritait par mauvais temps et y entreposait ses outils.
> Edifier un cabanon, comme un mur de pierres sèches ou des « restanques » (terrasses de culture) permettait aussi de débarrasser les parcelles des nombreuses pierres qui entravaient le travail de la terre.

Aujourd’hui sur ces parcelles qui ont demandé tant d’efforts la nature reprend ses droits.

Pierre Martel décrit ainsi la fonction et les aménagements des cabanons pointus entre Lincel et Forcalquier : ce sont « de modestes abris, destinés à protéger les outils d’un jardinier, la provision de bois ou les ruches d’un paysan, ou encore son repos les jours de canicule au moment de la ‘méridienne’; parfois ils étaient destinés à servir d’abri pour un âne, un mulet ou un petit troupeau ». « Le plus petit a 8 m de circonférence extérieure, le plus grand 45; leur hauteur varie entre 2 et 7 m; presque tous ont une seule porte, des placards, des fenêtres étroites, parfois une cheminée ou des étagères ».

Couvert aujourd’hui de chênes blancs, le quartier des Eyroussiers était encore entièrement cultivé il y a 125 ans ainsi que l’attestent les terrasses, les pierriers et les dizaines de cabanes des champs encore visibles. La molasse miocène, laissée nue par endroits, servait de carrière domestique.

Ainsi nous avons pu explorer une partie de ces cabanons tout en cheminant tranquillement.  

Un panorama intéressant permettant d’apercevoir à l’ouest le barrage de la Laye qui approvisionne Forcalquier en eau potable ainsi que Mane et sa citadelle au sud. Notre retour s’est fait par le prieuré de Salagon.

 

Voir les Photos 

 

Nous avons parcouru 7 kms pour 200m de dénivelé, nous avons eu raison de profiter de cette accalmie pluvieuse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.