Nous étions 31 pour la marche et 30 pour le repas, un bon nombre dans tous les cas.
Nous avons pris un petit chemin pour atteindre le village qui est peu connu mais très agréable, nous avons ainsi vu le clocher de notre Saint-Denis sous presque toutes ses coutures.
Construite à la fin du XIXe siècle en incorporant comme clocher une ancienne tour de guet, Saint-Denis est gratifiée de toute la pesanteur architecturale du goût de l’époque. A ses cotés l’église Saint-Pierre dont il ne reste qu’un pan de mur auquel est accolée une tour haute demi-ronde du XIVe siècle. De ce promontoire la vue est sur 360°. Nous traversons le village pour regrimper sur un autre versant et atteindre l’oratoire de Lure (et non de Lurs, excusez mon erreur). C’est de cet oratoire que débute le chemin des Reillannais (qui n’est pas non un chemin de Compostelle, décidemment il va falloir que je révise l’histoire de Reillanne). Le pèlerinage des Pénitents de Reillanne : à quelle époque ces pèlerinages ont-ils commencé ? On l’ignore. Ils sont très anciens. Lorsque la sécheresse désole le territoire de Reillanne, les pénitents adressent d’abord pendant plusieurs jours des prières à la Sainte Vierge dans leur chapelle de Notre-Dame-de-Pitié. Et si elle ne sont pas exhaussées, on décide avec l’accord de Mgr l’évêque du diocèse, de venir à Lure. Toutes les confréries du voisinage sont invitées à s’unir à la confrérie de Reillanne. Après le pèlerinage de 1878, les pénitents et les habitants de Reillanne ouvrirent une souscription dont le produit s’éleva à 11 cents francs, et une belle cloche appelée Maria-Donata fut offerte pour Notre-Dame-de-Lure. Ce chemin traverse St Michel l’Observatoire, Limans, Ongles, St Etienne-les orgues pour arriver à Notre-Dame-de-Lure. Pour aujourd’hui nous n’irons pas jusque-là.
Nous, notre chemin se poursuit à travers une belle forêt de chêne un peu envahit par le lichen, ce qui lui donne un effet très Brocéliande. Le lichen : Mousse et lichen sont des végétaux épiphytes (qui poussent sur d’autres plantes). Les lichens sont le fruit d’une symbiose entre un champignon et une algue. Fort résistants, ils ont la capacité de résister à de très fortes dessiccations et peuvent également survivre à des variations de température importantes (de -70 à +70 °C !). Des bio-indicateurs de pollution. Cette extraordinaire résistance voisine paradoxalement avec une sensibilité extrême à la pollution atmosphérique. Les mousses sont tuées par le cuivre, même à très faible dose. Quant aux lichens, ils ne supportent pas le dioxyde de soufre (l’ère industrielle a d’ailleurs causé la disparition de nombreuses espèces sensibles, particulièrement en forêt). Les spécialistes considèrent aujourd’hui ces végétaux comme d’intéressants indicateurs de pollution. Si vos arbres sont couverts de lichens, réjouissez-vous : c’est le signe d’un air préservé ! Sont-ils mauvais pour les arbres ? Mousse sur un tronc. La réponse est non. Mousse et lichen ne parasitent pas les arbres et les arbustes sur lesquels ils se développent. Ils n’empêchent pas l’écorce de jouer son rôle; ils ne pénètrent pas dans les tissus de l’arbre (tel le gui) pour puiser dans les ressources du bois vivant. A la vérité, ils affectionnent plutôt les vieux arbres, poussant peu et à l’écorce rugueuse. D’où leur apparition sur des arbres qui dépérissent… D’où les soupçons qui planent sur eux ! On leur reproche aussi de servir d’abri aux insectes hivernant et aux champignons microscopiques vecteurs de maladies. Ca n’est pas faux. Ils peuvent en tous cas dissimuler au regard ceux qui se nichent dans les anfractuosités de l’écorce.
Mais pour quelques parasites protégés, combien d’organismes utiles à la vie du jardin, à commencer par les oiseaux insectivores ? Si vous ne constatez pas de problèmes lourds dans votre verger ou votre jardin, peut être pouvez-vous songer à épargner ces êtres vivants et à consacrer votre temps à d’autres tâches de jardinage ?
Cette forêt nous amène vers le sommet du réclapous (clapier-pierrier) plus dégagé. La vue sur la vallée vers Céreste nous laisse apercevoir le Luberon, Viens, Ste Croix-à-Lauze, Vachères. Le paysage ainsi admiré, nous descendons par un chemin longeant la crête pour terminer notre randonnée.
Le repas a été pris bien au chaud, dans une ambiance chaleureuse. Le moment tant attendu pour certains est arrivé : les gâteaux des rois, Dieu sait si il y en avait, un peu trop comme toujours, modestement arrosé, c’est vrai vous avez été très raisonnables. Il y a eu aussi des chocolats, des pompes à l’huile, divers petits gâteaux, nos cuisinières n’ont pas chômé, et nous les remercions de toutes ces bonnes choses. Encore une superbe journée passée tous ensemble comme nous les aimons.
Robert a été sacré roi de l’année 2019, nous n’avons pas eu de reine peut-être que le sujet a été mangé ?
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