RANDO LE MONT D’OR – VOLX PAR LES 6 COLLINES
Mardi 23 janvier 2024
21 personnes ont répondu à l’appel du Mont d’Or d’où nous sommes partis ce mardi matin.
Un peu de frais sur le mont avec une petite bise qui ne nous a, heureusement, pas sui dans notre parcours.
Nous partons tout de suite en bas de ces collines qui bordent la Durance.
Bois Premier, Bois Hospitalier, bois d’Agut, la Tuilière et Pietramal : chemins de sous-bois ou émaillés de canaux, vides à cette saison, nous faisons le tour de toutes ces collines sans jamais les grimper.
Arrivés au-dessus du camping de Volx, nous tournons derrière Pietramal pour nous retrouver sur le chemin du canal de Manosque que nous ne quitterons plus jusqu’au retour à Manosque.
Pique-nique sur le talus du Canal avec un beau ciel bleu et un doux soleil : brie avec des truffes, cookies, (merci à Gisèle et Christine).
Puis le retour sur Manosque en un long étirement de berges égayées de maçonneries, de siphons et autres.
La montée au Mont d’Or est plus ardue mais récompensée par deux magnifiques gâteaux des rois, confectionnés par Josiane. Magnifiques mais surtout super goûteux.
Nous avons parcouru 15 kms 200 – avec un dénivelé cumulé de 320 m – IBP 53
Quelques mots sur le Canal de Manosque :
Le « père » de ce canal s’appelle Oswald Bouteille, issu d’une ancienne famille de notable de la ville. Le projet prend naissance vers 1860. Les Basses Alpes sont dans une situation économique déplorable et la popultation commence à décroître depuis l’Insurrection contre Napoléon III. Il faut subvenir aux besoins domestiques et favoriser le développement agricole.
Ce canal est le petit frère du canal de Gap construit 15 ans auparavant
.
Le territoire du canal sera constitué rive droite de l’Escale à Corbières La prise d’eau est au rocher de Trébaste (côté Château Arnoux, près du ravin de Valsette plateau du bu Belvédère.
Le canal principal est en terre, empierré ou cuvelé, les siphons sont en fonte, les aqueducs maçonnés, les galeries creusées.
Les filioles sont en terre, caladées ou busées. Regards, puisards, répartiteurs, martelières, tuaux vannes et ponts sont tous pensés avec minutie et exactitude.
Le chantier va durer de 1882 à 1907. La longueur envisagée de 75 kms est ramenée à 57 kms, grâce aux siphons et aux tunnels. Il y a 300 kms de rigoles dérivées. L’irrigation est de type gravitaire et pensée globalement, la mise en œuvre du tour d’eau minutieusement étudiée.
Il y aura 283 ouvrages d’art (tous les 200 m), 33 galeries, 197 ponts, 63 aqueducs (dont 35 entre Peyruis et Lurs). 7 à 8 kms sont couverts, les siphons permettent de franchir des obstacles (rivière, ravin profond)
Partant du canal maître, les filioles sont régies par une vanne plate : la martelière. Des filioles partent les rigoles secondaires et tertiaires par branchements successifs jusqu’au bas de la pente.
Périodicité du tour d’eau 150 h soit 6 jours et 6 heures entre le 1er avril et le 15 octobre environ 11 secondes par ha arrosé avec alternance jour et nuit. Pierre Magnan a raconté dans « l’amant du poivre d’âne » les péripéties qu’occasionnaient ces tours d’eau gérés avec plus ou moins de bonheur par les usagers. Il y avait les indélicats, les négligents ou les endormis qui enrayaient parfois la machine.
Aujourd’hui la mécanique remplace les bras. Dans les années 70, le canal est remis en question, il coûte cher, il manque de disparaître. La délégation de sa gestion est remise au Canal de Provence. Les utilisateurs payent une redevance annuelle mais peuvent pomper comme ils veulent.
De nos jours, les berges sont des lieux de promenade très prisés.
Un mois de janvier avec tous les temps inimaginables mais aujourd’hui nous avons eu de la chance d’en profiter.
A bientôt sur les chemins.
Compte rendu Christine – photos Cathy.
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