NOTRE DAME DE LURE

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         NOTRE DAME DE LURE

Jeudi 26/09/2019

Nous nous retrouvons une dizaine au départ de Mane. Une belle après-midi nous attend à Notre Dame de Lure, une température idéale, un ciel parfait, c’est parti pour une petite marche de 6 kms et 385 m de dénivelé.

Nous commençons par un chemin un peu raviné dans cette magnifique forêt de hêtre.   

On connaît le hêtre, essence arboricole qui peuple 10% des forêts françaises, pour la qualité de son bois utilisé en menuiserie. Ce que l’on sait moins, c’est que cet arbre vit en parfaite symbiose avec les mycorhizes. Ces champignons, qui se fixent sur les racines, protègent l’arbre des bactéries et jouent un rôle important dans sa nutrition phosphatée ! Tout au long du circuit de Notre Dame de Lure, nous avons rencontré quelques spécimens remarquables de hêtres centenaires, que l’on nomme « Fayard » en Provence.

Puis après une belle descente nous avons regagné notre point de départ.

L’abbaye de Lure fut fondée en 1165 par des moines de l’ordre austère des Chalaisiens. Filiale de l’abbaye de Boscodon, elle regroupait des religieux bergers, cultivateurs et bûcherons dispersés dans les dépendances de l’abbaye. En partie détruite durant les guerres de religion, la chapelle Romane actuelle date du XVIIe siècle, elle est classée monument historique depuis 1980. La beauté des lieux a inspiré le cinéaste Raoul Ruiz, qui y a tourné une partie du film « les âmes fortes », adapté d’un roman de Jean Giono, avec Laetitia Casta et John Malkovich.

L’Eglise est la seule partie conservée du monastère chalaisien établi vers 1160 au fond d’une vallée sauvage, à 1200 m d’altitude. Devant l’abbaye, source et terrasse ombragée de noyers et de tilleuls plusieurs fois centenaires, au cœur d’une hêtraie.

A l’origine monastère peut-être fondé au VIe siècle par saint Donas et dépendant de l’abbaye de Val-Benoît, détruit au Xe siècle par les Sarrasins ; toutes les sources ne reconnaissant pas cette période. – Vers 1165 les lieux furent restaurés par des moines bénédictins de l’ordre de Chalais qui y fondèrent une abbaye sous la conduite de Guigues de Revel. Après la disparition de l’ordre de Chalais en 1304 l’abbaye fut absorbée en 1318 par le chapitre de la cathédrale d’Avignon, et sécularisée en 1481.

On trouve Notre-Dame de Lure citée avec son titre d’abbaye jusqu’à la Révolution, malgré cette sécularisation, et l’administration des lieux par des chanoines séculiers. – L’abbatiale est devenue église paroissiale, lieu de pèlerinage depuis le XVIIe siècle.

Dans la forêt, dans un vallon que l’on va appeler combe, on découvre une église, des bâtiments en ruines ou encore debout. On découvre les restes de l’abbaye de Lure. Le couvent, avec son cloître carré, se trouvait à l’est de l’église que nous voyons de nos jours, ses ruines y furent retrouvées enfouies sous toutes sortes de détritus, drainées par les orages et les pluies.

On a longtemps pensé qu’elle avait été fondée par l’abbé de Boldon, ami de St. Donat qui y aurait habité au début du VI ème siècle. En fait, ce saint provençal fréquenta certainement le lieu qui allait devenir un sanctuaire. D’après Guy Barrol, qui écrivit une monographie de ce site dont je me suis largement inspiré, elle ne serait pas antérieure à la fin du XII ème siècle. Elle aurait été créée par Guigues de Revel, abbé de Bosconde (près d’Embrun, dans les Hautes Alpes). Notre Saint y aurait quand même passé 32 ans. On pense aussi à St. Mary ou Marius qui fut son ami de longue date et qui lui donna les derniers sacrements. En 1317, elle se rattacha au chapitre de l’ordre de St. Augustin de la cathédrale d’Avignon. Et c’est ainsi que les moines portèrent le titre de « chanoine de l’église d’Avignon ». On dit qu’elle fut détruite en 1562 durant les Guerres de Religion. Et survint la période du déclin et de l’oubli. A la fin du XVI°s., le service religieux fut interrompu, l’abbaye, laissée à l’abandon, vit ses bâtiments conventuels, petit à petit, détruits par un climat rigoureux, seul resta comme gardien des lieux l’ermite qui y vivait frugalement.

Puis, lentement, les ruines redevinrent un lieu de rencontre pour les esprits religieux. En 1634, les fidèles et le clergé de St. Etienne les Orgues instituèrent un pèlerinage et entreprirent la restauration de l’église. Effectivement les débuts du XVII ème siècle virent la naissance d’un pèlerinage à la vierge, l’abbé Isoard (en 1858) en raconte l’origine : un berger s’endormit sur les pierres éparses des ruines, il entendit, alors, une voix très douce lui demander lui demander de restaurer l’église abbatiale. De nombreux miracles se produisirent depuis, et en 1655, l’évêque de Sisteron va enquêter sur ces phénomènes qui se produisaient à chaque pèlerinage. Ils sont, bientôt, reconnus comme étant véridiques, le pape, Alexandre VII, va proclamer leur véracité dans une bulle qui porte, aussi, création d’une confrérie : « Notre Dame de Lure ». L’Eglise va les fixer aux lundis de Pentecôte, aux 15 août et aux 8 septembre (fête de la Nativité de la Vierge), ce dernier ne se fait pas à l’occasion d’un jour chômé, il attire donc moins de gens. Le village de Reillanne, pourtant distant d’une trentaine de kilomètres avait son propre pèlerinage pour combattre les périodes de sécheresse.

Qu’en est-il de nos jours ?

Une allée de gigantesques tilleuls centenaires mènent à l’église qui comme toutes ses sœurs a la forme d’une croix latine, elle se compose d’une nef à quatre travées, elle fut classée aux Monuments Historiques en juillet 1980 après tout un travail de restauration dans les années 1978 et 1979.

Comme je l’ai dit au début de cet article, elle se trouvait dans une combe et à proximité il devait y avoir un moulin à vent dont on voit encore les vestiges qui jonchent le sol et une vaste citerne ( 180 mètres cubes ) qui recevait l’eau de pluie, ruisselante des toits de l’abbaye, elle doit dater du Moyen âge ainsi qu’une fontaine qui se trouvait en contrebas. Différents écrits nous apprennent que les moines de l’abbaye pratiquaient la transhumance «  inverse  » (terme de G. Barruol) puisqu’il envoyait leurs troupeaux, pendant l’hiver, dans la région de Mouriès et vivaient aussi de l’exploitation des bois qui les environnaient. Les domaines agricoles de l’abbaye, du moins les plus importants, se situaient dans la vallée de la Laye, à St. Etienne, à Monlaux et au Revest. Il reste, de ces temps, aujourd’hui une grange dite du « Cellier » qui est à 1 km à l’est de St. Etienne les Orgues et qui daterait du XIII ème siècle. Elle devait avoir autour d’elle, d’autres bâtiments qui ont disparu.

 

La légende rapporte que l’ermite saint Donat, vivant près de Peyruis, se serait retiré vers 490 dans ce lieu isolé. Il y serait mort en présence de l’abbé Mary de Boscodon. C’est du moins ce qu’affirment deux inscriptions peintes à l’intérieur de l’église. A sa suite, les disciples de saint Donat y auraient fondé un monastère. Plus tard, lorsque les Sarrasins firent des incursions dans le pays entre 890 et 972, ils auraient totalement détruit cette première fondation, dont il n’est même pas certain qu’elle ait réellement existé.

 

Encore une superbe après-midi qui s’est terminée par un petit goûter amicale que Jacky nous avait réservé, merci pour ce moment de bien-être et de détente.

 

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