Nous n’étions que 16 au départ de cette randonnée, dommage pour les absents, ils vont rater une super balade.
Le temps est de la partie, juste ce qu’il faut de chaleur et de soleil. Après une petite traversée du village de Nans les Pins au pied de la Saint Baume, nous empruntons un chemin dans une colline bien agréable entre ombre et soleil. Cette forêt domaniale de la Sainte-Baume est un exemple de forêt « climacique », c’est-à-dire d’une biocénose arrivée depuis longtemps, et maintenue à un point d’équilibre séculaire entre espèces, en particulier de la strate arborescente. Ce maintien a eu lieu grâce à la protection complète dont a bénéficié le site par suite du caractère sacré des lieux et des implantations monastiques qui ont préservé cette forêt de toute exploitation irraisonnée depuis le Moyen-Age. La végétation est dominée par un dense peuplement mixte de Hêtres et d’Ifs (correspondant en climat méditerranéen à un étage « collinéo-montagnard » de versant frais – exposition Nord, confortablement arrosé : près de 1100 mm de précipitations annuelles sur la crête de la montagne). Ces deux essences de base sont accompagnées d’ilots de Pins, de nombreux Chênes pubescents (qui deviennent l’espèce dominante au-dessous et au Nord de la route Plan d’Aups – Mazaugues, vers Nans-les-Pins, et d’une strate arbustive abondante et variée. Vous pouvez distinguer facilement ces divers peuplements en montant au point de vue de la chapelle du Saint-Pilon sur la crête et en regardant la mer végétale à vos pieds : les nuances de vert entre les quatre feuillages dominants, en début de foliaison pour les feuillus, (début avril) sont très tranchées. Le contenu en humidité, l’isolement relatif des groupes de Pins et la faible sensibilité aux incendies des feuillus dominants et de l’If ont permis à l’ensemble de perdurer à l’écart des catastrophes récurrentes qui ont affecté tous les massifs forestiers voisins. Nous découvrons ainsi cette végétation qui est de toute beauté et profitons de la fraîcheur quelle nous procure. Nous arrivons après un peu de marche près de ce fleuve qu’est l’Huveaune. Hé oui ! l’Huveaune est un fleuve côtier qui prend sa source dans le massif de la Sainte-Baume et se jette à Marseille dans la mer Méditerranée. Il constitue un territoire d’une superficie supérieure à 520 km², dont l’exutoire naturel se situe à Marseille, au niveau des plages du Prado : l’Huveaune est donc un fleuve ! L’Huveaune s’est appelé autrefois Ubelka en celto-ligure (la dévastatrice), puis la Veaune
L’Huveaune prend sa source dans la grotte de Castelette, commune de Nans-les-Pins, à 590 m d’altitude au fond d’un cirque pittoresque, sur le versant nord de la Sainte-Baume. La longueur de son cours est de 48,4 km.
Nous suivons donc ce torrent impétueux d’assez près en remontant vers sa source. Puis changement de décor, nous nous retrouvons devant deux bassins remplis de poissons rouges, la nature s’élargit pour laisser place à des champs de verdure qui vont nous amener à notre salle à manger. Magnifique endroit pour se décontracter, boire l’apéro et manger les desserts préparés par Hélène et Georges, au menu des gaufres, rien que ça, avec du vin doux en plus, quelques douceurs supplémentaires, il y en a toujours trop, merci à tous de toutes ces gâteries.
Nous repartons de cet endroit enchanteur pour découvrir la partie la plus belle du torrent, des vasques remplies d’eau s’étagent en pente douce, une succession de vasques aux couleurs laiteuses formées par les dépôts de calcaire sur le trajet du ruisseau. Des couleurs à faire pâlir de jalousie les habitants des lagons : du turquoise, du vert dans les sous-bois sombres des sources de l’Huveaune. L’eau a ici déposé des couches de calcaire blanc superposées (travertin) puis des bactéries ont ensuite accéléré la réaction chimique, formant ainsi des vasques pétrifiées.
Cheminant ainsi nous voilà donc arrivés à la source inférieure, but de notre randonnée, mission accomplie. Nous repartons sur l’autre rive, tout en admirant encore un moment ces vasques remarquables, pour regagner nos véhicules par le chemin des rois.
A partir de Nans Les Pins, les rois, reines et papes et simples pèlerins empruntaient l’itinéraire aujourd’hui appelé le Chemin des Roys pour se rendre à la Sainte Baume, après être allés s’incliner sur la tombe de Marie Madeleine à Saint Maximin. Il a été ouvert en 1295, lorsque les pères Dominicains s’installèrent à la Sainte Baume. Il doit son nom aux personnalités illustres qui l’empruntèrent.
Sur notre retour nous apercevons au loin le Castrum du Vieux Nans. Le bourg fortifié existait déjà en 781 mais le château féodal ne date que du 12e siècle. Le «fortilicium» (le bourg et le château) ont été habité jusqu’au 15e siècle puis les nansais sont ensuite descendu vivre dans la plaine. Au début du 18e siècle, le bourg aurait servi de lieu de quarantaine aux personnes atteintes de la peste. On peut découvrir de nombreuses meurtrières dans les remparts, témoins de la fortification du bourg.Le Vieux Nans est situé sur une colline à environ 500 mètres d’altitude, et bénéficie d’une vue à 380 degrés alentour, lui permettant de se protéger d’éventuels envahisseurs.
Etat Médiéval du castrum
Nans » est un mot d’origine celte qui serait formé à partir de « Nantu » signifiant « Vallée ». En 1920, après différents noms, le village est baptisé « NANS LES PINS ». A cette époque il attirait déjà une importante clientèle touristique.
L’origine même du village date du deuxième Age du Fer (50 ans avant Jésus-Christ), avec la présence de l’Oppidum Celto-Ligure.
Merci Hélène et Georges de nous avoir fait découvrir cette magnifique randonnée pleine de surprise et de beauté, ce fut un régal dans tous les domaines, nous avons parcouru 15 km et fait 400m de dénivelé.
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