Randonnées ZEN
Nous étions 11 participants pour admirer les rochers des Mourres.
Les rochers des Mourres s’inscrivent dans la partie supérieure d’une couche calcaire, dite calcaires de Reillanne. Il s’agit de calcaires massifs, légèrement crayeux et marneux, et localement fossilifères qui datent de la fin de l’Oligocène, il y a de cela environ 25 millions d’années. Les avis sur leur origine et la façon dont ils se sont formés sont complexes et divisent les spécialistes. Le site des Mourres est unique au monde, c’est à dire qu’il n’existe nulle part ailleurs un site équivalent qui serait le résultat d’un phénomène géologique identique. A l’inverse de ce que l’on pourrait croire et au-delà de la légende, ce phénomène géologique n’est nullement l’œuvre de l’érosion due à l’action de la pluie et du vent qui se jouant des différences de dureté entre les roches aurait façonné ces formes étonnantes. Nous ne sommes pas, non plus, en présence d’un phénomène karstique comme à Montpellier-le-Vieux ou Nîmes-le-Vieux où la dissolution du calcaire par les eaux de ruissellement a créé un chaos de rochers aux formes les plus diverses.
Le découvreur des rochers des Mourres, en tant que phénomène géologique, est Wilfrid Kilian, un des trois fondateurs de la géologie alpine (les deux autres étant Charles Lory et Pierre Termier), qui les décrivit le premier et tenta d’expliquer leur formation dans une thèse parue en 1899. Selon lui, la forme de ces rochers était due à une érosion différentielle du calcaire irrégulièrement imprégné de silice (La silice est une roche dure alors que le calcaire est une roche tendre).
Les rochers des Mourres s’inscrivent dans la partie supérieure d’une couche calcaire, dite calcaires de Reillanne. Il s’agit de calcaires massifs, légèrement crayeux et marneux, et localement fossilifères Dans les bancs de calcaires auxquels appartiennent les rochers on peut observer des fossiles de planorbes et de limnées, gastéropodes d’eau douce dont la présence traduit une formation de la roche en milieu lacustre. A cette époque la région du Luberon, comme le traduisent de nombreuses autres formations rocheuses, était occupée par de grands lacs et le secteur des Mourres se situait non loin d’une zone deltaïque en bordure du lac. Les rochers des Mourres se seraient formés, en milieu marécageux, à partir de massifs d’herbiers aquatiques se développant à la surface de l’eau. L’édification d’un rocher vient du fait que son herbier constructeur accumulait du calcaire en le capturant et le stabilisant dans son « feuillage », l’induration du rocher en voie de construction étant aussi vraisemblablement favorisée par la précipitation du calcaire suite à l’activité photosynthétique des herbes. Lors de l’élévation du niveau d’eau du lac, les herbiers se développaient vers le haut, provoquant la croissance verticale du rocher qui s’indurait progressivement en partie basse, les herbiers étant à la poursuite de la surface et à la recherche de la lumière.
Les différentes formes des rochers proviennent des différents régimes de développement des « herbiers – parents », la nécrose de leur partie centrale provoquant une croissance périphérique et la formation d’une vasque, par exemple.
Autour des « rochers » en gestation s’accumulaient sensiblement les mêmes sédiments, mais non indurés par les herbiers, ce qui explique qu’ils sont aujourd’hui plus facilement décapés et rapidement évacués par l’érosion, nous laissant ce décor étonnant et très local des rochers des Mourres.
Notre randonnée jusqu’au Clos de Mély s’est déroulée tranquillement et nous avons pu admirer d’un côté Lurs et le plateau de Valensole et tous ses sommets au fond et de l’autre le Mont Ventoux en arrière-plan de la région de Banon.
Nous avons parcouru nos 7,5 kms et 230 m de dénivelé.
Nous avons clôturé cette agréable après-midi par une soirée pizza au bistrot de pays à Dauphin.
Pour satisfaire votre curiosité, je vous joints des photos de cet été dans les gorges du Tarn.
A partir du col de Perjuret situé sur le Causse Méjean, venez découvrir le chaos de Nîmes-le-vieux au départ de l’Hom ou de Gally. Vous effectuerez une balade de 4,5 Km en suivant un parcours en sept étapes numérotées tout au long du circuit. Inscrit en zone cœur du Parc national des Cévennes, le site de Nîmes-le-Vieux a été baptisé ainsi en 1908 par son « découvreur ». Le relief ruiniforme de ce site résulte de la dissolution de la roche laissant en place les parties les plus résistantes et leur donnant des formes variées. Ces paysages exercent sur le visiteur le pouvoir de réveiller l’imaginaire. La tradition locale du Causse veut que l’on dénomme les rochers de manière suggestive. De cette tradition sont nés des contes, comme l’histoire de la « peau du diable » dont la fin est oubliée.
La légende dit que durant les guerres de religion, les troupes royales parties à la poursuite des protestants avaient cru arriver au but de leur expédition, qu’était la ville de Nîmes. Ils ont dû arriver de nuit pour confondre ces rochers avec une ville. Le parcours au travers des labyrinthes de rochers peut cependant être déconcertant avec du brouillard ou en hiver où le vent fait descendre la température à -15° Celsius.
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