Les Hameaux Autour de Pierrerue 30/01/2018

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Nous nous retrouvons 32 au tas de fumier, le décor est planté, rassurez-vous c’est un beau tas de fumier qui n’a plus d’odeur.

 

Nous sommes arrivés par cette petite route  qui sur la carte vicinale du département des Basses-Alpes / dressée… par les agents-voyers sous la direction de M. Lodoyer, Lodoyer, Donnadieu, Arnaud, Rembielinski, Riembielinski (Paris), 1858 de 1858, où figurent les petits chemins de campagne tant fréquentés par les anciens villageois, figurent la Potence où passait sans doute la via Domitia, l’Eglise Vieille, motte cadastrale de Niozelles, mais pas le moulin de Pierrerue. La nationale 100 était alors route impériale tandis que celle par laquelle nous sommes arrivées à Niozelles depuis la Brillanne, n’était qu’un chemin communal. Ci-joint une ancienne carte.

 

Nous débutons la marche par un chemin de campagne en laissant derrière nous le fumier, bien vite nous prenons une légère hauteur nous faisant apparaitre un paysage plein de douceur. Après avoir longé des champs nous avons dû traverser la D12 avec prudence, marchant au travers de grands espaces remplis de quiétude, même si l’altitude n’y est pas nous avons un environnement très large et des points de vue surprenants. Par vallons et chemins nous sommes arrivés aux Tourettes, petit hameau plein de charme que nous avons visité en le traversant, reprenant une sente entrecoupée de bois et de champs, par de légers dénivelés, la chapelle St Pierre nous est apparue  d’un beau ton doré au soleil, se détachant sur le ciel bleu, une vraie carte postale. En 1737, les habitants du hameau profitent du passage d’un fondeur étranger pour faire réparer la cloche fêlée ; celui-ci avertit la communauté que la cloche étant fort petite, qu’en la fondant, elle allait perdre de la matière. En plus, elle ne serait pas entendue de tout le village et que la façon ne coûterait pas plus cher pour une cloche de deux quintaux ; la cloche Marie est fondue et gravée.

 

Nous décidons de poser là nos sacs pour l’instant frugal, bien installés nous avons dégusté la délicate attention préparée par notre guide du jour Christine, une pompe à l’huile d’olive (son huile d’olive et la meilleure en plus) savoureuse à souhait. Merci Christine pour cet instant divin. Nous remercions également tous les autres gâteaux et sucreries invités de nos palais. La chapelle Saint-Pierre, dite de Viviers, dont le hameau de St Pierre est situé à 1250 mètres au NNE du village de Pierrerue, conserve les restes d’une chapelle dédiée à ce saint. La Carte Archéologique note qu’elle est citée en 1124 comme possession du chapitre de Forcalquier et Provence Romane 2 qu’en 1155 cet édifice figurait parmi les possessions de l’évêque de Sisteron ; au XIVe siècle, le prieuré dépendait de Ganagobie. Il ne reste qu’une abside semi-circulaire, flanquée de deux minuscules absidioles appareillées, non saillantes à l’extérieur. Une baie axiale, très ébrasée vers l’extérieur et décorée de colonnettes – dont deux pourraient être des remplois du XIe siècle – éclairait le sanctuaire (p. 239). R. Collier ajoute que la voûte est en cul-de-four, l’appareil assez régulier présentant de ci de là des pierres taillées (p. 64). La CAG observe qu’aux abords de la chapelle Saint-Pierre-de-Viviers, située immédiatement à l’est du hameau, débris antiques et tombes sous lauzes. Dans la chapelle restaurée, pied d’autel chrétien retaillé dans un autel-cippe antique (p. 345-346). Enfin, le coutumier de 1835 rapporte que le jour de l’Ascension, on se rend vers les six heures du matin en procession au hameau dit Saint-Pierre où l’on célèbre la première messe.

Bien repus et reposés nous reprenons le chemin du retour. Au ruisseau de Pierrerue, l’eau abondante tombe en cascade. L’ancien moulin n’a plus aucun attribut de moulin ; la passerelle de bois aménagée permet de rejoindre l’autre berge et de remonter vers Pierrerue, joli passage par un étroit sentier. Oh ! soudain l’odeur est telle que nous comprenons rapidement que c’est la station d’épuration, inutile de préciser que nous avons accéléré le pas dans la montée un peu raide nous conduisant à Pierrerue. Petite grimpette dans une rue du village, nous reprenons un chemin qui va nous obliger à retraverser la nationale du matin toujours avec prudence. Nous finissons notre boucle à travers champs et vallons pour rejoindre notre tas de fumier et nos voitures qui n’ont pas bougé.

 

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Deux anecdotes sur Pierrerue :

Quel rapport y-a-t-il entre Pierrerue et Mme de Sévigné ? En 1645, J.-B. d’Aymar, conseiller du roi, a prêté serment de fidélité pour la seigneurie de Pierrerue acquise avec tous ses droits de dame Anne de Bouliers de Matheau de Joye, en présence de Louis d’Adhémar de Monteil de Grignan, père de celui qui épousa Mme de Sévigné. Annales des Basses-Alpes. Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, 1901-1902

En juin 1909, date du tremblement de terre en Provence dont l’épicentre se trouvait à Lambesc (13), c’est à Pierrerue qu’il fut ressenti le plus fortement. L’intensité était évaluée sur l’échelle Rossi-Forel qui va de 1 à 10. Pierrerue int. 5-6, 2s ; Niozelles int. 3, 1s. L’intensité 6 correspond à une magnitude de 4-4.9 sur l’échelle de Richter. Annales du Bureau central météorologique de France, France. Bureau central météorologique, France. Ministère de l’instruction publique, Paris, 1910

 

Encore une journée bien remplie, sympathique et magnifique dans un paysage apaisant et serein, merci Christine pour ce voyage à la campagne. Nous étions 32, nous avons fait 15 km pour 395m de dénivelé.

 

 

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