LES ANCIENNES DRAILLES DES TROUPEAUX D’ARLES

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  LES ANCIENNES DRAILLES DES TROUPEAUX D’ARLES

Mardi 31 octobre 2023

 

Nous débutons notre randonnée par une large piste qui nous conduit rapidement à la ruine du Grand Devançon, cette grande maison à l’allure de maison romaine est à l’abandon quelle dommage. Après quelques photos, nous continuons par les montagnes russes (tendance vers le haut) de la draye du Devançon. Après quelques montées et descentes nous prenons notre banane du mardi au soleil car l’air est vif. Nous traversons des champs de photovoltaïques impressionnants par leur surface.

L’énergie solaire est devenue plus compétitive que les autres sources d’énergie » lance Thierry Lepercq, directeur de Solaire direct, une filiale d’Engie. Sur 181 hectares répartis sur la commune de Gréoux-les-Bains entre les Coteaux de Rousset et Vallongue ce sont près de 300 000 panneaux solaires destinés à recueillir l’énergie solaire à l’aide de cellules photovoltaïques qui ont été installés. Ces panneaux transforment les photons en électricité et le courant continu produit est ensuite converti en courant alternatif en passant par 50 postes de transformation.

Après une phase de développement comprenant les études, les instructions, les autorisations, de 2013 à 2016, la construction de ce complexe a duré plus d’un an et a coûté 70 millions d’euros. D’une capacité de 82 MW crete, l’installation a une capacité de production de 128 gigawatts/heure par an, soit la consommation électrique de 85 000 habitants, hors chauffage. Luc Moulin responsable d’exploitation, expliquait que le site choisi était un des meilleurs de France, en raison de sa situation un peu élevée, peu ventilée, et « qu’à soleil égal, plus il fait frais, mieux on produit ». Outre le fait qu’elle est moins coûteuse et « propre » que d’autres sources d’énergie, son élaboration représente une diminution notable d’émission et de rejet de CO², de l’ordre de 50 000 tonnes par an.

 

Nous quittons cette piste pour repartir vers la draille des troupeaux d’Arles chemin plus doux et régulier. C’est l’heure du déjeuner, nous trouvons un endroit agréable, abrité et ensoleillé, la température mêlée d’un petit vent est un peu capricieuse, chaud, frais, cela surprend après toutes ces chaleurs passées. Aujourd’hui c’est la fête nous avons droit à l’apéritif suivi de desserts plus qu’il n’en faut. Un peu de repos, il faut repartir sur notre draille.

 

Une draille (ou draye), dont le nom provient du provençal draio qui signifie voie, chemin rural, désignait un sentier créé par le passage des troupeaux de moutons, utilisé surtout à l’époque de la transhumance.

Cette ancienne draye des troupeaux d’Arles (toponymie que l’on retrouve encore sur la carte IGN 1:25000) qui traverse notamment le Plateau de Valensole, a vu passer pendant des siècles des centaines de milliers de brebis qui allait des Alpes (Vallée de la Blanche et de l’Ubaye) à la Camargue et la Crau.

Les drailles étaient bornées de pierres plantées par couples, de part et d’autre, tous les quatre ou cinq cent mètres, des tas de pierres délimitant le tracé afin que les troupeaux puissent également les emprunter de nuit. Ces routes étaient des voies publiques donc inaliénables. Elles étaient entretenues à l’aide des redevances versées aux communes par  les propriétaires [capitalistes] des troupeaux arlésiens.

Au fil des siècles, ces routes pastorales furent difficiles à maintenir contre les empiétements de plus en plus grands des riverains, qui en contestaient notamment la largeur, et l’envie croissante des communes de les récupérer. Cela donna lieu à de multiples affrontements, que des réglementations ponctuelles ne parvenaient pas à éviter. Les transhumants, lassés d’une lutte sans fin et sans résultat, abandonnèrent dans le courant du XIXe siècle ces routes traditionnelles pour emprunter celles de la vallée. Extrait du site la routo

Jusqu’aux années 50, l’organisation des alpages était fort différente de l’organisation actuelle. Le bayle, chef des bergers, était accompagné de plusieurs bergers.

Le bayle « gardait » ses montagnes et en assurait la gestion quelle que soit la provenance des bêtes. Cette pratique du couple bayle-bergers a peu à peu disparu, à la fois pour des raisons économiques mais aussi pour des raisons techniques : l’évolution des systèmes et des techniques d’élevage a conduit à une simplification des modes de conduite des troupeaux et des alpages.

Dans un « mémoire de la route de l’abeillier » abeillier : de abeié ou abeliè (dictionnaire du Félibrige, Tome I), grand troupeau transhumant qui passe l’été dans la montagne et l’hiver dans la plaine ; parfois écrit beilié (troupeau conduit par un bayle) qui va dépaitre pendant l’été à la montagne de Larche et celle de Jausiers, en l’année 1752, parti le 14 juin de la même année, composée de 10402 bêtes, on passe par Salon Meyrargues, Vinon, Gréoux, Digne, Seyne, Barcelonnette, ou on arrive le 28 juin. Dépense 974 livres 87 deniers, 8 sols.

Il fallait donc 2 semaines de marche à pied pour rejoindre le nord des Alpes de Haute-Provence depuis Arles.

Nous reprenons notre chemin vers la D82 (route entre Manosque et Gréoux les Bains) que nous suivons un court moment, nous traversons vers le GR4 que nous allons maintenant suivre. Après une belle descente nous allons bientôt recouper la D82 avant d’attaquer la montée vers la maison abandonnée du Grand Devançon. Nous nous arrêtons encore un peu pour admirer ce qui reste de la demeure (villa Romaine) qui devait avoir une sacrée allure quand elle était encore entretenue. Nous retrouvons nos véhicules encore un dernier regard sur l’ampleur du paysage autour de Manosque. Nous étions 13 pour marcher, nous avons parcouru 12,6 kms et fait 300 m de dénivelé. Une belle et agréable journée sans difficulté et très conviviale.

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Un petit mot sur LA ROUTO nouveau parcours de randonnée.
La « Routo », nouvel itinéraire de grande randonnée, relie en une trentaine de jours de marche la plaine de la Crau et le Piémont italien.
Ses différentes étapes sont l’occasion de découvrir une variété de paysages pastoraux et le métier de berger.
Saint-Jacques de Compostelle a sa coquille, la « Routo » sa sonnaille. Cette cloche accrochée au cou des brebis symbolise le nouvel itinéraire de grande randonnée GR 69, mis en route au printemps dernier. Il relie, en quinze jours de marche, Arles (au départ de la chapelle Méjan) et la plaine de la Crau à la vallée de la Stura en Italie. Soit 33 étapes, sur près de 540 km, sur les anciens chemins de la transhumance. « La plus-value de ce GR est culturelle et historique, ce côté marcher tout en apprenant des choses est quelque chose qui plaît », remarque Laurent Bonzi, agent de développement au comité départemental de randonnée pédestre 13. Ainsi, le topo-guide du GR 69 (16,30 euros), à peine sorti, s’est bien vendu cet été.
En cette période de Toussaint, la saison pour les troupeaux est à l’agnelage plutôt qu’à l’estive dans les Alpes, mais les étapes dans les Bouches-du-Rhône ne sont plus conditionnées aux conditions d’accès aux massifs par rapport au risque incendie. Et les températures sont plus clémentes. L’occasion, pourquoi pas, de découvrir la traversée des Alpilles ou la partie très sauvage au nord de la Sainte-Victoire. « Dans les Bouches-du-Rhône et le Var, le sentier est assez accessible, mais en Haute-Provence il y a du dénivelé, davantage encore en Italie, cela reste de la grande randonnée », rappelle Laurent Bonzi.
Laine mérinos d’Arles
Sur le chemin, les randonneurs découvrent un ensemble de paysages pastoraux, et tout un petit patrimoine dédié à cette activité : anciennes bergeries, abreuvoirs, cabanes, pierres relevées bordant la draille comme à Fontvieille. Car l’itinéraire suit, dans la mesure du possible, les anciennes drailles (chemins), empruntées deux fois par an pour monter et descendre les troupeaux. La plupart ont été retrouvées. « La Routo fait référence au terme occitan, far la routo, signifiant transhumer, utilisé par les bergers piémontais venus se faire embaucher en Provence, où ils étaient réputés bons montagnards et bons bergers, autant de qualités requises, car on élevait le mérinos d’Arles pour la laine », raconte Claire Dallemagne, chargée de mission à la Maison de la transhumance, à Salon-de-Provence.

  1. Dallemagne-Haye

    informations très intéressantes. Merci à vous de nous les faire partager. Nelly Dallemagne

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