LE VIEUX REDORTIERS

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 LE VIEUX REDORTIERS

Mardi 23 mars 2021

Mardi 23 mars 2021, belle sortie chaude et ensoleillée au VIEUX REDORTIERS qui faisait 10 kms 125 – un dénivelé cumulé de 361 mètres – Nous étions 18 gais lurons ….

rando menée par Renée, Nicole et Alain

ci-dessous un historique sur le VIEUX REDORTIERS, totalement ruiné mais qui a compté jusqu’à 500 habitants : incroyable – si toutes les pierres que nous avons foulées pouvaient parler que de choses elles raconteraient …..

 

Son dernier habitant, un berger,  est mort en 1918, le village avait commencé de se dépeupler à la fin du XIX siècle. En bref, on peut expliquer son déclin en remontant jusqu’à la Révolution de 1789. A cette époque les paysans avaient la jouissance pleine et entière des terres de leur seigneur (libre pâturage des troupeaux sur des grandes terres). Survint la Révolution et cette coutume fut supprimée par la vente des terres seigneuriales comme biens nationaux, les nouveaux propriétaires ne voulurent pas laisser leurs biens improductifs comme la coutume l’avait établi avec les précédent seigneurs (le dernier, duc de Villeroy, périt sur l’échafaud), les quelques 8.000 hectares de pâture ne furent plus accessibles aux paysans.

Pierre Martel qui créa l’association « Alpes de Lumière » nous apprend que Redortiers signifierait : « lieu où poussent les ronces ».

Et le nom vient de l’occitan : « Redorta » avec comme traduction : « bosquet de petits arbustes, ronciers, saules, osier ». Il apparait pour la première fois, dans les textes, en 1162 et a la forme latine de « Redortierus ». Il fut certainement édifié par un seigneur de Simiane, au XII°s . De cette période moyenâgeuse, il reste un donjon roman (XII°s.)  qui surgit au milieu des ruines et on sait que le village avait un prieuré, Ste Marie, qui dépendait de l’abbaye de Carluc. Au temps de la reine Jeanne, Redortiers qui dépendait de la viguerie de Forcalquier, fut détaché ainsi que Revest du Bion, son voisin, pour être joint au Dauphiné. D’ailleurs, en 1950, on retrouva au sein d’un arbre, une marque en forme de croix qui délimitait la frontière entre cette région et la Provence. (Anecdote due au site Randomania)
D’après ce que dit l’abbé Féraud, le village se divisait en deux paroisses, celle de la bourgade était consacrée à St. Michel ; Le Contadour avait sa propre église, construite en 1726 et dédiée à St. Jean Baptiste.
Le bourg, longtemps laissé à l’abandon, est en pleine restauration (débroussaillage, murs relevés etc.) sous la direction d’une association régionale, l’APAIRE (association pour la participation et l’action régionale). 
De nos jours, le village s’est déplacé et a changé de nom, celui qui continue de vivre est formé d’un de ses anciens hameaux, il s’appelle dorénavant : « Redortiers Le Contadour » car Le Contadour est anciennement un hameau de Redortiers. A ce jour, il compte 68 habitants mais un chiffre qui évalue une population est en perpétuel mouvement, que sera-t-il dans le futur ? En 1836, il y en avait  517, sous Louis XIV, on en dénombrait 500.
Comme de nombreux lieux de Haute Provence, celui-ci ou plutôt le hameau du « Contadour » est connu grâce à Jean Giono car un de ses romans : « Regain » fut porté à l’écran par Marcel Pagnol avec entre autres Fernandel comme acteur. Pagnol demanda à Giono si Aubignane, nom du village où se situe l’action du roman, existait vraiment, Giono lui répondit que c’était Redortiers. Du coup, Pagnol voulut tourner le film dans un décor naturel  mais devant les difficultés rencontrées par l’équipe technique, tout cela dû à une végétation luxuriante, pour y accéder, il préféra le reconstruire dans des terres, près d’Aubagne, qu’il avait achetées pour en faire un studio externe. Il laissa à Giono trois techniciens pour tourner un court métrage sur le village, ce dernier ne fut jamais projeté. Le Contadour devait encore obséder l’écrivain puisqu’il y tourna un film avec Fernandel qui n’eut pas un grand succès : « Crésus ».

Le nom de Contadour viendrait des bergers, en particulier ceux d’Arles, qui, arrivés là, comptaient les moutons confiés à  leur garde pour la transhumance dans la montagne de Lure. Mais revenons à J. Giono qui fit connaitre ce hameau de Redortiers à toute la France. De 1935 à 1939, il y réunit des amis, avec eux, il fit des excursions qui leur faisaient connaitre le pays. Bien vite, elles se transformèrent en réunions intellectuelles (poésie, littérature, peinture etc.) orientée vers le pacifisme. Pour ce, il acheta au Contadour une maison qui se nommait « Le Moulin » qui fut un véritable moulin.Lorsque les amis de J. Giono qui y venaient devinrent trop nombreux, ils émigrèrent tous à la ferme des « Graves ».

Pour l’anecdote, on peut signaler que la femme de l’écrivain, Elise, fut institutrice à Redortiers durant quelques moisau cours de la Première Guerre Mondiale.
Et voilà comment un coin de la Haute Provence qui est devenu désertique est, à nouveau, connu grâce à un écrivain. 

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