LE PONCHON DES CHOUX – LURE à partir de St Etienne les Orgues
Mardi 14 mars 2023
suite à une météo capricieuse, nous avons préféré changer notre direction – nous sommes restés plus près …
Nous sommes 13 très courageux, car le temps n’est pas trop favorable, il bruine, il fait froid. Tant pis nous partons quand même espérant le soleil, au niveau du poteau Les Graves. Bien sur le chemin monte et il va monter un certain temps au milieu d’un paysage de rocaille et de garrigue. C’est la pierre qui sera à l’honneur lors de cette randonnée. De nombreux jas et bergeries, pour la plupart en ruine, ponctuent le sentier et témoignent des temps anciens où les troupeaux et leurs bergers occupaient les pentes de Lure. Tout au long de ce parcours nous avons découvert différents jas (jas de Berle, jas Usseglio, jas du Vignau, jas de Gaubert). « Jas » est un terme provençal (jaç en graphie occitane normalisée) signifiant « gîte » et servant à désigner les grandes bergeries construites à l’écart des fermes et hameaux, au milieu des terres de dépaissance, l’endroit où les bêtes se « jassent » c’est-à-dire où elles se couchent. Souvent les jas sont bâtis en pierres sèches. Les archives de 1409 témoignent de plus de 7000 bêtes. Relativement commun mais très souvent dégradé, ce patrimoine traduit un pastoralisme sommaire et éloigné des bourgs. L’architecture : un quadrilatère couvert d’un toit d’un seul pan incliné sur l’avant. Il y en avait 150 dans Lure. Au jas du Vignau ce fut la halte repas, bien sûr toujours des échanges de gâteries merci à toutes et à tous. Nous n’avons pas trop trainé, il ne faisait vraiment pas chaud. Nous passons devant le jas Usseglio, nous ne sommes pas très loin de la combe des charbonniers qui nous rappelle le temps pas si lointain, où les fumées des charbonnières s’élevaient au-dessus des bois de chênes. Le dernier charbonnier de Lure fut Second Usseglio, piémontais né en 1920 dans la province de Turin. Devenu orphelin de mère, il vécut toute son enfance sur le lieu de travail de son père, une cabane de charbonnier. Scolarisé à Saint-Étienne-des-Orgues, il lui fallait trois heures de marche aller-retour pour se rendre en classe. Ce ne fut qu’après le certificat d’études qu’il quitta l’école, afin de pouvoir travailler avec son père. Devenu charbonnier à treize ans, il fut chargé d’abattre les arbres. Une charbonnière nécessitait deux cent-cinquante stères de bois. Il apprit le métier en se blessant trois fois avec sa hache et s’y rompant le dos. Pendant la guerre, Usseglio fut réquisitionné par le STO dans le Nord de la France d’où il s’échappa pour revenir se cacher dans la montagne de Lure. Après 1945, il changea de métier et entra en apprentissage chez un boucher charcutier. Ayant eu la nationalité française, il ouvrit sa propre boucherie à Ménerbes, dans le Luberon. Il y exerça pendant trente-quatre ans avant de venir prendre sa retraite à Saint-Étienne-les-Orgues. S’il voyait son jas aujourd’hui, dans quel état, le 4/11/2013 s’est déroulée une free-party sur la commune de Saint-Etienne-Les-Orgues au lieu-dit « Jas d’Usseglio ». 150 jeunes étaient présents. On peut comprendre les dégâts.
Nous poursuivons notre trajet entre monté et descente parmi les hêtres majestueux, les cèdres, toutes sortes de résineux, les chênes et le houx sur de beaux chemins, par chance le soleil est enfin apparu, un peu tard dommage. Parfois les chuchotements d’une épaisse couche de feuilles sèches soulevées par nos pas nous ont reposés des sentiers caillouteux parcourus dans les combes, vallées et forêts traversées. Le soleil est là, les voitures aussi, encore une belle randonnée à caser dans notre coin souvenir, merci Jany de cette agréable journée.
En résumé : nous avons parcouru 11 kms 275 et effectué un dénivelé en cumulé de 575 m -( IBP = 55 indice d’effort niveau 3, qui demande un certain engagement physique).
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