LA ROCHE DES BRIGANDS – AURIBEAU
MARDI 7 novembre 2023
La petite route des Hautes-Duyes serpente auprès du torrent du même nom et nous amène joliment à Auribeau. Nous sommes 17, le temps est superbe, nous allons avoir une belle journée. Nous laissons nos voitures à l’ombre du bois de la Chapelle St Pierre et de son petit cimetière. Petite descente pour voir le site des Tidalites, ce site met en évidence des dépôts de sable, aujourd’hui fossilisés, laissés par la mer qui recouvrait une grande partie de la Haute-Provence au Miocène (20 millions d’années). Se trouvait ici à l’époque une plage où les marées ont déposé en alternance des couches plus ou moins épaisses en fonction des phases de la lune. Pour mieux comprendre ce phénomène ce site a été aménagé. Une poutre, mise en place au-dessus des couches géologiques, sert d’échelle de temps. Nous reprenons le chemin en sens inverse pour regagner la chapelle et suivre le sentier qui longe vers l’Est le haut des prés, pour rejoindre le hameau d’Auribeau. Le village d’Auribeau se trouve au nord de la vallée de Thoard, le territoire est borné par 2 ruisseaux l’Esdougeo et le Bramafan. A Auribeau, on dénombrait 26 feux en 1315 et 3 en 1471. En 1765, on recensait 20 habitants, 160 en 1851 et 16 en 1962.
Le Roi René fit don de la Terre d’Auribeau et du château en 1476 à Honoré, Seigneur de Berre, en remerciement de ses faits d’armes pendant la guerre que Charles VIII fit en Italie. Puis une longue lignée de la Famille Hesmivy en fut « Seigneurs » jusqu’en 1870. Le château est typique de l’architecture de Haute-Provence avec ses deux tours rondes, les pigeonniers, détachés en avant de la bâtisse principale à laquelle est accolée la petite chapelle Saint Sebastien, à croisées d’ogives. Un mur d’enceinte relie les deux pigeonniers au Sud. Aujourd’hui restauré le château d’ Auribeau offre table et chambres d’hôtes.
Poursuivant notre sentier nous bifurquons sur notre gauche pour rejoindre tranquillement le col St Pierre, au sud la vue sur la vallée de Thoard est imprenable, vers l’est en nous élevant nous apercevons les hauts sommets enneigés coté Val D’Allos, dans notre dos la montagne de Géruen. Nous avons dû enjamber quelques ruisseaux vigoureux pour atteindre notre col. Nous bifurquons légèrement sur la gauche pour descendre prendre notre repas mais l’eau coule partout, le sol est détrampé, il faut rebrousser chemin, retraverser les ruisseaux et remonter pour se mettre au soleil au col St Pierre. Ouf ! nous sommes au sec, la vue sur la vallée des Duyes est remarquable, un succulent gâteau fait par Jany, une liqueur par René que demander de mieux pour finir le repas en beauté. Nous devons malgré tout repartir, la fraîcheur se fait déjà sentir, direction vers l’ouest c’est la Fayée et sa forêt de vieux hêtres remarquables. Le sentier est plat, l’ambiance forestière est fraîche et apaisante, propice à une pause en attendant une partie du groupe qui après une petite descente en lacets, ont voulu voir si le passage du torrent de Bramefan était accessible. Nous avons bien fait d’attendre, le groupe est remonté le torrent étant trop important pour passer.
Nous voilà reparti et nous entamons le sentier du retour tout en descente, au passage nous découvrons une zone avec des fossiles de coquillages (pectens).
Ici aussi, au Miocène, il y a une vingtaine de millions d’années, la mer formait un golfe peu profond. Sur les fonds sableux vivaient quantité de bivalves. Parmi eux des Pectinidés. Les espèces vivant actuellement (Chlamys ou Pecten) sont connus sous le nom de coquilles Saint-Jacques. Ces animaux ne sont pas fixés et peuvent se déplacer en claquant brutalement les deux valves de leur coquille. La présence ici de coquilles entières témoignent de la faible agitation du milieu.
Situé au cœur d’une des routes thématiques de l’UNESCO Géoparc Haute Provence : la Route du Temps.
Nous retrouvons notre petite chapelle St Pierre et nos voitures, notre randonnée n’a pas été très longue 7 kms 5 pour 350 m de dénivelé. Malgré les désagréments des cours d’eau qui nous ont réduit le circuit, la randonnée était superbe, très intéressante et pleine de découverte. Nous remercions Jany de ce choix.
A savoir la commune des Hautes Duyes (45 habitants) est issue de la fusion des communes d’Auribeau et de St Estève en 1973.
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