la Randonnée littéraire du jeudi 12 décembre 2024
Nous étions 14 randonneurs enthousiastes à nous retrouver au point de départ, dans le charmant village de Montlaux, pour une nouvelle escapade entre nature et littérature.
Dès les premiers pas, le sentier s’étire doucement vers la plaine, serpentant entre les parcelles agricoles. Nous avons traversé des champs où s’étendent des cultures de blé, des rangées de lavande et des amandiers au repos en cette saison. Ce cadre bucolique, baigné par un soleil hivernal généreux, nous offrait une ambiance parfaite pour cette randonnée.
Sur notre chemin, le panorama s’élargissait pour dévoiler la majesté du versant sud de la montagne de Lure. Ce spectacle, alliant la quiétude des plaines agricoles et la puissance des reliefs environnants, méritait bien quelques arrêts. Ces pauses, bienvenues, nous ont permis de profiter de la chaleur du soleil tout en entamant une discussion autour de l’ouvrage du jour : L’Homme Semence de Jean Darot.
Jean Darot, une plume engagée
Jean Darot, né à Annecy en 1950, est une figure marquante de l’écriture et de l’édition. Journaliste, rédacteur, puis éditeur, il a toujours utilisé sa plume pour témoigner et transmettre. En 2004, il a fondé les éditions Parole, devenues un véritable carrefour d’histoires et de talents littéraires. Bien qu’il soit récemment retraité, ses œuvres continuent de toucher un vaste public.
Son premier roman, L’Amer du thé, lui a valu le prix du premier roman au festival de Chambéry en 2020. Cependant, c’est surtout L’Homme Semence qui l’a consacré comme un auteur incontournable. Ce texte, vendu à plus de 60 000 exemplaires, a traversé les frontières : traduit en huit langues, il a également été adapté au cinéma, en bande dessinée et au théâtre.
L’Homme Semence
L’histoire de L’Homme Semence puise ses racines dans un contexte historique bouleversant : le soulèvement républicain contre le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte en 1851. Dans les Basses-Alpes, une répression brutale prive un village de tous ses hommes.
En 1852, Violette Ailhaud, jeune femme en âge de se marier, vit dans une communauté féminine isolée depuis deux ans. Ensemble, ces femmes, confrontées au vide et à la solitude, scellent un pacte : si un homme venait à passer par leur village, il deviendrait leur homme commun, afin que la vie puisse renaître à travers elles.
Un passage du texte,
« Ça vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué de la rivière, que l’ombre tranche, comme un lent clin d’œil, le brillant de l’eau entre les iscles, nous savons que c’est un homme. Nos corps vides de femmes sans mari se sont mis à résonner d’une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués s’arrêtent tous ensemble d’amonteiller le foin. Nous nous regardons et chacune se souvient du serment. »
Ce récit, à la fois intime et universel, a suscité des discussions passionnantes parmi nous, mêlant réflexions historiques et émotionnelles.
Un retour tout en douceur
Le chemin du retour nous a guidés à travers de petits hameaux pittoresques, chacun semblant figé dans le temps, avant de rejoindre Montlaux et nos voitures. Le soleil, lentement, a laissé place aux teintes dorées du crépuscule, comme un dernier clin d’œil à cette journée riche en découvertes.
Nous avons terminé cette randonnée avec des étoiles dans les yeux et un livre dans le cœur. Merci à toutes et à tous pour votre présence chaleureuse, et à très bientôt pour une nouvelle aventure littéraire !
Votre guide littéraire Jenny
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