LA FALAISE DE LIOUX

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      LA FALAISE DE LIOUX

 Mardi 1er octobre 2019

Après  avoir dépassé le joli village de CROAGNES – nous nous sommes garés sur le parking devant la Chapelle Ste Madeleine  Une croyance locale rapporte que cette falaise servit de refuge à Marie Madeleine. Se dirigeant ensuite vers le sud-est, elle serait passée par Aix, la Chaine de l’Etoile et la Montagne de la Sainte Baume. Au XVII ème s. une chapelle lui fut élevée pour commémorer son passage. Nous partons sur la droite, passons devant l’oratoire St Marc (enfin ce qu’il en reste). Soudain Jean Pierre cherche les clefs de sa voiture ????  Introuvables, il est préférable qu’il redescende. Nous avons bien fait de l’attendre, elles étaient restées sur le tableau de bord : quelle tête de linotte ……Puis nous allons suivre différents sentiers fort caillouteux dans le Vallon de Lauzière – cela monte tout le temps – pentes douces mais continues ….  Enfin nous arrivons sur le plateau en bordure de falaise au-dessus de Lioux – beaux paysages fort dégagés – ciel bleu – les buis sont encore en parfaite santé, la pyrale n’est pas venue jusque-là jusqu’à quand ??? La Terre est une planète vivante animée de mouvements. Il en résulte des déformations souples, les plis, ou cassante, les fractures et failles, comme celle particulièrement impressionnante qui surmonte le village de  Lioux. La falaise de la Madeleine, longue de 7 kilomètres et d’une hauteur de 80 mètres, est un magnifique escarpement de faille. Une faille est une cassure des roches avec un déplacement relatif d’un bloc  par rapport à l’autre suivant un plan appelé plan de faille. Les mouvements de compression, de distension ou de cisaillement provoquent différents types de failles : normales, inverses et en décrochement. La falaise de Lioux souligne la présence d’une faille normale, orientée NE-SW, au sein des calcaires massifs et épais qui constitue la grande masse des Monts de Vaucluse. C’est un plan de faille ! L’âge de cette faille et sa période d’activité se situe entre -40 et -25 millions d’années ! Elle limite au sud, le fossé d’effondrement de Lioux. Dans le compartiment affaissé,  se sont déposés au-dessus de la dalle calcaire  des sédiments marneux, sableux plus récents. Ainsi ils ont été abrités de l’érosion et se sont conservés.  Ce sont sur ces terrains plus tendres et plus propices que se sont ensuite édifiés le village, les hameaux de la Combe,  du Château et du Parrotier. Ce sont aussi les zones cultivées Marquée de « burinages » verticaux, flanquée de « marches » ainsi que de nombreuses petites cuvettes, la falaise présente ici son « aiguille » toute fissurée et en partie détachée de sa masse. De cet endroit, l´ à-pic surplombant le village de Lioux est tout simplement surprenant et laisse admirer le ballet incessant des « gros tapas » (grands corbeaux) qui nichent dans les cavités creusées par le ravinement des rivières souterraines. Du haut de la falaise, la vue porte sur l´ensemble du plateau du Vaucluse, la chaîne des monts du Vaucluse et la montagne du Luberon : autant dire un panorama somptueux ! Une pro Plénitude et émerveillement face à la beauté sauvage d’une longue crête de falaise…

« J’adore ces paysages imprégnés de calcaire massif, les formes tourmentées des combes et ravins, le mélange des couleurs grise, miel et mousse, le défilé de la falaise qui surplombe le petit village de Lioux, les vues panoramiques au coucher du soleil… Un pur bonheur ! ».

 Nous allons marcher longtemps sur la falaise pour nous diriger vers le Moulin de Lioux – mais nous nous arrêterons avant car les estomacs commencent à crier famine ……Comme toujours, beaucoup d’échanges sucrés et même arrosés avec de la Verveine apportée par Alain. Après une courte pause (manque d’ombre) nous repartons – passons près du Moulin de Lioux. L’ancien moulin de Lioux, les moulins du Luberon utilisaient à l’origine la force de l’homme ou celle des animaux. Puis celle-ci été remplacée par la force de l’eau et pour finir celle du vent. La Provence a été lapremière région française à construire des moulins à vent, du fait de ses reliefs et des vents puissants qui la traversent. Les premiers ont été attestés en 1180, permettant de moudre grain et olive. La tour que l’on observe est le vestige d’un ancien moulin à vent, elle est actuellement habitée (privé, ne se visite pas

Puis ce sera le retour par des chemins moins caillouteux mais fort ensoleillé et tout le monde va souffrir de cette chaleur torride ….. Nous regagnerons ainsi la Chapelle où nos voitures nous attendent sagement à l’ombre.

Randonnée essentiellement panoramique dans les Monts de Vaucluse, autour d’un territoire grandiose et spectaculaire. Les points de vue, depuis le  bord des falaises et tout particulièrement sur la faille de Lioux, sont gigantesques. C’est un enchantement.

 

Belle journée mais très chaude, dès le matin – 27 participants – longueur 9 km 43 – dénivelé = 337 mètres – indice d’effort 39 HKG – rando assez facile.

Merci Jean Pierre pour cette sortie très agréable.

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Le village de Lioux. Le nom de ce village vient du mot grec leukos (blanc), transformé en 960 en leuca ; au XIIIème siècle, il pris le nom de Lueux, traduisant très certainement la présence de nombreuses meutes de loups qui sévissent alors dans la région. La commune de Lioux s’étend sur près de 4 000 ha ! Cela lui confère des paysages très contrastés entre garrigues, vieux châteaux et sombres forêt domaniales. Lioux est séparé en deux parties : le vieux village avec l’Eglise romane au pied de la falaise et le « bas village », dans la vallée. Il est dit qu’Hannibal, accompagné de ses éléphants de guerre, traversa Lioux avant de gagner la route des Alpes. Cela explique la présence d’un éléphant sur les armoiries de la commune.

Le canal et la fontaine Voyez sur le chemin cette rigole, trace d’un ancien petit canal qui amenait l’eau, sans doute jusqu’au village. Peu après, aux premières maisons, vous trouverez une source, la Fontaine.

Verger et son lavoir en contre-bas. L’eau, en Provence, était rare et précieuse. Elle l’est toujours !

La fabrique de verre Cette bastide a pour nom « la Verrerie », seul vestige d’un passé lointain où on y fabriqua du verre. Pour cela, il faut du sable, de la chaux et surtout beaucoup de bois pour alimenter les fours. Dès le Moyen-Age, les verreries s’implantent dans la région, à cause des magnifiques forêts qui couvrent Monts-de-Vaucluse et Luberon, qu’elles rasent peu à peu ! En 1701, le conseil de Simiane supplie de « supprimer la verrerie qui est le chancre de la forêt ». La dernière verrerie du pays d’Apt fermera en 1889.

Les Monts-de-Vaucluse Voyez aussi le grand massif des Monts-de-Vaucluse, grande dalle calcaire très épaisse (plus de 1000 m). Il collecte, en profondeur, les eaux de pluie qui vont ressortir à Fontaine-de-Vaucluse, 1ère source de France par son débit. Sur leur rebord sud, les Monts-de-Vaucluse sont entaillés de canyons comme celui de la combe de Lioux, en face ou de Vaumale, à l’ouest, permettant de raccorder la circulation des eaux du plateau à celle du bassin d’Apt.

Belvédère vers le nord Vers le nord, en contrebas, affleurent des collines d’argiles grises. D’allure insignifiante, ces argiles et les fossiles qu’elles contiennent ont permis la création, en 1840, d’un des étages de l’échelle stratigraphique internationale qui découpe l’histoire de la Terre, en ères, période, étages… Depuis sa formation il y a plus de 4 milliards d’années. Cet étage est l’Aptien, qui tire son nom d’Apt, bien sûr, entre -125 et -113 millions d’années.

Belvédère vers le sud, sud-est Côté sud sud-est, la vue se dégage sur les collines du massif ocriers, le plateau des Claparèdes et le rocher de Saignon, puis le massif du Grand Luberon et son sommet, le Mourre Nègre (1125 m). La naissance du Grand Luberon est liée à celle des Pyrénées il y a environ 40 millions d’années. Tout comme celles des massifs orientés est-ouest (Alpilles, Ste-Baume, Ste-Victoire…). Par la suite, la formation des Alpes va rehausser ce relief puis c’est l’érosion qui va le modeler.

Belvédère vers le sud-ouest

Magnifique et grandiose belvédère au sud-ouest sur le massif du Petit Luberon et son vaste plateau sommital. Plein ouest, le village de Gordes se repère bien, édifié et imbriqué sur le

rebord du plateau de molasse, la « Pierre du Midi ». Plus au sud, une partie du massif des ocres se découvre, avec ses sables rouges et jaunes. Ces sables d’altération sont l’indice d’une

provence tropicale il y a 100 millions d’années.

Les châteaux de Lioux Plein nord, surplombant la combe de Lioux, les majestueuses ruines du Castellas trônent sur leur piton rocheux. Ce château à la position défensive n’est qu’un des 5 châteaux de la commune ! Pourquoi une telle abondance ? Le château de Parrotier se situe dans le bas-village de Lioux mais ceux de Bezaure, Saint-Lambert et Javon sont plus éloignés. Ils étaient autrefois rattachés à des communes du même nom qui rejoignirent Lioux en 1793, ajoutant ainsi 3 châteaux sur le périmètre de la commune.

En l’an 218 avant notre ère, la troupe d’Hannibal et son armada d’éléphants, contraintes de contourner Marseille, passent en ces lieux pour se diriger vers les Alpes.

Lioux vient du Grec « leukos » , blanc, mais au XVIII s., à cause des nombreuses meutes de loups présentes dans la région, devient « Lueux », puis Lioux.

( les premières traces de la société magdalénienne datent d’environ 15 000 ans. ).

Elle fait partie des Monts de Vaucluse, ( relief surmonté d’un plateau qui part de l’Isle sur la Sorgues pour venir buter sur les pans de la Montagne de Lure et du Mont Ventoux : altitude moyenne 1000 m. ). Le climat y est très rigoureux et très sec. La nuit, le ciel est un des plus beaux de France.

Bonne fin de journée et à une fois.

 

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