DES PIGEONNIERS DE LIMANS AUX YBOURGUES

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RANDO ZEN DU JEUDI 12 OCTOBRE 2023

Nous sommes 9 pour visiter Limans et ses pigeonniers. Ici, sur ce territoire de Forcalquier dominé par la « montagne bleue », comme se plaisait à le répéter Jean Giono, on est du genre à faire dans la générosité. Comme dans la discrétion. Histoire de caractère. En adéquation finalement avec ce paysage qui ne revêt pas encore la rudesse de la haute montagne mais n’affiche déjà plus toute la douceur de la Méditerranée. Limans est un petit village des Alpes de Haute Provence agréable à découvrir et connu surtout pour ses nombreux pigeonniers. Nous nous garons devant le plus ancien, le pigeonnier de la Terre du Curé Martin : 1553, 15m de haut, 4 niveaux, avec un escalier extérieur permettant d’atteindre le second niveau sans couper la voûte en berceau. Cela surprend de découvrir autant de pigeonniers(16) dans un si petit village (73 maisons en 1698, 534 habitants en 1851, 345 en 2006 ; 14 habitants au km2), et en plus en bon état. La plupart datent des XVIème et XVIIème siècles et comportent des corniches à gorge soigneusement taillées. Les chambres des pigeons sont tapissées d’alvéoles superposées, les boulins, où pondent les oiseaux. Les plus pauvres sont en osier ou en bois ; dans les constructions les plus soignées, ils sont en terre cuite ou plâtre. C’est Joseph Palamède de Forbin qui était seigneur de Limans, comme il l’était de Janson, Villelaure ou Mane. « Pour les pigeonniers d’époque féodale, l’on peut lire le rang du seigneur en fonction de la forme de la girouette ».

L’aire de battage (900 m2) près de la tour du moyen-âge dominant le village, exposée au mistral, servait au battage des récoltes locales. Un âne ou un cheval attaché à un mât central tirait un rouleau écrasant les gerbes pour séparer le grain de la paille.

L’église Saint-Georges : les documents évoquent l’existence d’un édifice originel au milieu du XIIe siècle, bien que l’absence de recherches archéologiques rend difficile la représentation précise de ce dernier. L’église que nous connaissons aujourd’hui a été érigée à la fin du XVIe siècle. Inscrite au patrimoine historique, elle abrite un précieux ensemble paléochrétien comprenant une table d’autel et trois plaques de chancel, qui sont des clôtures décoratives situées en avant du chœur dans les églises primitives. Ces éléments proviennent probablement de l’église rurale Saint-Vincent, aujourd’hui disparue, ce qui renforce un peu plus l’intérêt historique et patrimonial de l’église Saint-Georges de Limans.

Après cette visite détaillée nous poursuivons notre chemin pour grimper assez longuement sur les hauteurs et dominer le paysage qui nous environne, nous avons le choix entre le sommet de Lure, St Etienne les Orgues, les sommets au-dessus de Sisteron d’un côté et le barrage de la Laye et la Roche Amère de l’autre. Nous en prenons plein les yeux et poursuivons notre grimpette pour atteindre un peu d’ombre et un terrain moins pentu. Nous n’oublions surtout pas la pause 4 heures, et pouvons ainsi reprendre notre sentier vers une descente généreuse vers les Ybourgues.

Le hameau des Ybourgues est un lieu chargé d’histoire. Son occupation remonte à l’époque romaine, avant de se transformer en un véritable village au cours du XIIe siècle. Il abritait alors une église, un château et un couvent de Bénédictins qui témoignent encore aujourd’hui de l’importance historique de ce lieu. Au fil des siècles, le château a connu divers remaniements sous l’impulsion de ses divers propriétaires, notamment les comtes de Provence au Moyen-Age et les Forbin-Jansons, seigneurs de Mane aux XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le charmant hameau des Ybourgues, se dresse fièrement la tour de guet du XIIe siècle, ultime vestige d’un château autrefois splendide et imposant. Cette tour ronde, isolée aujourd’hui occupait un espace central, témoin d’une époque révolue et symbole stoïque du patrimoine historique du Luberon. L’histoire du château reste mystérieuse et envoûtante, avec ses secrets bien gardés par son édification a u XIIIe siècle et ses multiples transformations jusqu’au XVIIe siècle. Les reliques souterraines du château vivent encore discrètement cachées dans les caves et les maisons qui se sont petit à petit implantées sur ses fondations.

Il se fait tard, il est l’heure de rentrer, un sentier sympathique se présente à nous pour notre retour bientôt nous apercevons Limans, la boucle est bouclée.

Merci Jany pour cette belle randonnée, nous avons parcouru 9 kms pour plus de 350 m de dénivelé.

 

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