Vous étiez 13 courageux pour ce 1er mai, le temps n’était pas très chaud et le soleil un peu timide mais la beauté de cette randonnée sublime tous ces désagréments.
La montée s’est faite sans difficulté dans les sous-bois sur un chemin agréable. La vue d’une falaise haute de plus de 100m a dû vous impressionnez mais avec un peu d’escalade le pas de l’Ane fut vite atteint. La vue du haut de ce balcon est magnifique, puis traversant des marnes noires le village d’Entrages apparait. Ce nom peut venir de l’occitan entrage, signifiant « entrée » ou « droit d’entrée »
A Entrages, le seul droit de péage ayant existé depuis le moyen-âge est le curieux et modique droit de pulvérage qui permettait aux seigneurs de percevoir une taxe chaque fois que des troupeaux de moutons traversaient leurs terres incultes pour rejoindre les pâturages d’été de Haute-Provence, ou dans l’autre sens, pour rejoindre la Basse-Provence en hiver. Pulvérage, de pulvere poussière que soulèvent les troupeaux en marchant. Durant leur trajet, les transhumants étaient censés trouver de la nourriture sur les chemins qu’on avait tracés pour eux. C’est pour dédommager les seigneurs que fut instauré ce droit. Il était calculé en fonction du nombre de bêtes et de la distance parcourue sur les terres du seigneur.
Les lettres patentes du 16 janvier 1764 maintiennent le statut de Provence concernant le droit de pulvérage et autorisent les seigneurs à lever ce droit sur les troupeaux d’averages ou de moutons brebis, chèvres et chevreaux passant par leurs terres gastes, à raison de 6 deniers par «trentenier», sans qu’ils puissent rien exiger pour les bœufs, les vaches, les chevaux, mulets, ânes et cochons. Le village d’Entrages se niche à l’abri d’un escarpement qui porte les ruines de Notre Dame du Barri, une ancienne église.
> Entrages est sur la route Napoléon, qui reprend le tracé d’une antique voie romaine.
Vous avez emprunté la fameuse voie impériale, car c’est là que Napoléon est passé lorsqu’il quitta son exil de l’île d’Elbe en 1815 pour reconquérir le pouvoir. L’âge des terrains qui constituent le territoire de la commune d’Entrages s’étend de 200 à 15 millions d’années. La quasi-totalité de ces roches s’est déposée sous la mer, ce sont des grés, du calcaire ou des marnes.
Sur votre chemin du retour vous avez rencontré des inscriptions sur les roches : QUOI – POURQUOI –D’OU- VERS OU, c’est Herman de Vries, originaire des Pays-Bas qui a laissé derrière lui ce qu’il appelle des « traces » : textes et fragments philosophiques que l’on peut retrouver sur les sentiers de randonnées, comme des surprises au détour des chemins, des fenêtres ouvertes sur la nature.
Herman de Vries est né en 1931 à Alkmaar, aux Pays-Bas, il vit et travaille à Eschenau, en Allemagne. Son travail a toujours été étroitement lié à la contemplation de la nature. Abandonnant progressivement son métier de naturaliste pour se consacrer à l’art, Herman de Vries s’applique à démontrer dans son travail l’universalité du paysage et la réalité primaire de la nature. Le regard qu’il porte sur le monde est fortement influencé par la philosophie orientale (notamment bouddhiste et hindouiste) et la poésie.
Puis vous avez découvert la chapelle du hameau des Courtiers, traversé celui-ci et regagné ainsi vos véhicules.
Vous avez dû passer une super journée grâce Régine et Daniel.
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