BUOUX – DE PLATEAUX EN PLATEAUX

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 SORTIE DU MARDI 7 MAI 2024

 

BUOUX – DE PLATEAUX EN PLATEAUX 

 

 suite aux caprices du temps nous changeons de direction et partons vers l’est où le climat est plus favorable pour notre sortie, nous sommes 14 pour découvrir ou redécouvrir ce lieu toujours plein de découverte où une curiosité géologique m’intrigue. Nous partons du parking au bord de la Loube à Buoux. Une montée sur du goudron pour rejoindre un chemin qui nous amène sur une plateforme rocheuse importante dominant le vallon de l’Aiguebrun juste au-dessus de l’auberge des Seguins, en face le fort de Buoux. Ces impressionnantes falaises ont abrité les habitants de la préhistoire. Au fond de l’Aiguebrun, le long duquel autrefois, trois moulins à technique horizontale, tournaient au bénéfice du seigneur de Buoux sous l’ancien régime. « En 1718, Elzéar Audibert de Moulin-Clos fournit 27 charges de grains et doit assurer une réserve de 50 quintaux de foin ». Au début du XXè siècle, les écrevisses de l’Aiguebrun faisaient encore la réputation de Buoux. Nous continuons ainsi sur des sentiers magnifiques, nous passons auprès d’une borie plantée dans les cultures, tournant le dos au sentier : il s’élève fièrement vers le ciel, construit avec l’application d’un maître de la pierre sèche. Des poutres de bois témoignent d’un ancien plancher. Petite montée pour découvrir notre curiosité du jour de drôles de formes telles que ces boulets de canon enchâssés dans la molasse grise, sur un espace de quelques mètres à droite du sentier ; plus carbonatées que les autres, plus résistantes à l’érosion, elles sortent peu à peu de leur support, finiront sans peut-être s’en détacher et rouleront au bas de la pente. Cette masse calcaire a subi et continue à subir une importante érosion hydraulique.

Les boules de Buoux sont des sphères de 10 à 50 cm de diamètre, régulières, compactes, enchâssées dans la molasse burdigalienne. Elles y sont « fichées comme des boulets dans une muraille ». Leur composition est identique à celle de la roche encaissante, mais toutefois plus carbonatée. Il ne s’agit donc ni de galets, ni de nodules* ou de concrétions, qui devraient avoir une composition différente de celle du milieu. Leur formation est encore mal connue. Peut-être s’agit-il, comme pour un rognon de silex, d’un phénomène de concentration centripète de carbonate lors de la diagenèse, c’est à dire lors de la transformation du sédiment en roche. « Les boules résultent d’un processus comparable de grésification mais non identique, plus intense, mieux délimité ». Information obtenue de Stéphane Legal, parc régional du Lubéron.

Nous prenons notre repas auprès de ces boules au soleil ou à l’ombre, chacun a fait son choix. Nous repartons après un peu de repos et passons au bord d’une énorme citerne rectangulaire qui recueille les eaux de ruissellement. Les grenouilles sont au paradis. Un escalier en pierre de taille descend dans le fond de la cuve pour l’entretien. Le trop-plein s’évacue dans un second bassin perpendiculairement au premier. Par une entrée cavalière nous découvrons le château seigneurial de Buoux qui est devenu château de l’environnement, propriété du parc naturel régional du Lubéron. « En 1418, c’est Béranger de Forcalquier qui remet pour services rendus, le château, le village,… à Lancelot de Pontevès, second fils de Jean et Madeleine de Marseille ». Dès lors, la seigneurie de Buoux appartient à la branche des Pontevès. Le château a été transformé au XVIIè siècle (plus de fossés, plus d’enceinte ni de tourelles), mais inachevé puisque la toiture de l’aile droite n’a jamais été posée. Après une visite sous toutes ces coutures de celui-ci nous repartons vers la petite église romane Sainte-Marie, dont la façade est enduite à la chaux, elle servait de lieu de culte à une population nombreuse mais disséminée sur le plateau ; jusqu’au XIXè siècle les habitants étaient enterrés autour de l’église : il reste quelques tombes à même la terre posée sur des dalles de pierres dans un cimetière surélevé. C’était, avant l´implantation de la petite agglomération actuelle (vers 1660), le lieu de culte correspondant alors aux besoins du château voisin et d’une population rurale dispersée. L’autel de pierre est surmonté d’un retable à pilastres cannelés. « L’architrave2 porte encore l’inscription Sancta Maria de Buolis O.M. » Ce retable servait autrefois d’encadrement au tableau de la Vierge Marie. Nous redescendons par la calade derrière l’église jusqu’au lavoir pour regagner nos voitures et décidons d’aller visiter Saignon. Le Rocher de Bellevue qui a de loin des allures de château-fort monumental : haut de 35m domine Saignon, abrite une ancienne place forte et offre une vue panoramique sur la vallée du Calavon, le Mont Ventoux, la Montagne de Lure. Le village de Saignon s’inscrit dans un site naturel très singulier, édifié sur un éperon rocheux à la lisière du plateau des Claparèdes et dominant la vallée du Calavon. En fait de Rocher, il semblerait qu’il y en ait au moins trois qui semblent n’en faire qu’un et sur lesquels s’appuient les maisons du village, l’ancien château et les aménagements rupestres que la visite du village permet de découvrir (rempart, moulin à huile…). Partout, le bâti s’est développé, tantôt adossé au rocher, tantôt creusé dans la masse rocheuse, imbriqués l’un dans l’autre. Le Rocher de Saignon est une butte-témoin isolé par l’érosion du Plateau des Claparèdes, un relief épargné témoignant d’une extension beaucoup plus large du plateau. L’un et l’autre sont composés d’un calcaire gréseux, assez grossier, très fossilifère (huitres, coquilles St-Jacques, dents de requins…) appelé molasse et « Pierre du Midi » par les carriers. C’est une pierre déposée dans la mer Miocène, il y a 20 millions d’années, une mer chaude, peu profonde et agitée par les courants. En témoignent les spectaculaires stratifications obliques dans un sens et dans l’autre, que présente le Rocher. Elles sont la signature des courants sous-marins pendant le dépôt de la molasse. Après une magnifique visite en détail de ce beau village nous prenons un petit rafraichissement sur une magnifique terrasse, merci à Valérie de nous avoir invités. Ainsi se termine notre sortie qui fut encore une fois une merveilleuse journée, merci à Jany. Nous avons marché 11 kms pour un dénivelé de 230 m.

A bientôt sur d’autres chemins.

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