Puimichel, magnifique village bâti en amphithéâtre sur le penchant d’une colline, à 711 mètres d’altitude. Le nom de Puimichel provient du mot « podium » signifiant lieu, place et de « Michaelis », Michel, nom de seigneur à qui cette terre appartenait. La place du village est accueillante, avec son terrain de pétanque ombragé de tilleuls, sa jolie fontaine et sa maison noble datant du XVIIIème siècle.
Ainsi nous sommes 27 à faire la connaissance de ce lieu et de ses environs que nous allons parcourir. Le temps est idéale, nous partons du moulin, construit au Moyen Age, on y faisait de la farine, c’était un moulin à vent, il a perdu ses ailes.
Nous traversons le village pour rejoindre la campagne, dominant les vallons alentours, les points de vue sont splendides, de montée en descente nous sommes arrivés à l’Hôpital et l’Hospitalet, (ce sont deux sites situés au NO de la commune aux abords d’un vieux chemin menant à Digne d’après le cadastre de 1824. La CAG signale que vers la ferme de l’Hospitalet située à un peu plus de 3 km au NE de Puimichel (altitude : 730 m), dans les années 1950, M. Geyrand a mis au jour, à proximité de ruines importantes, une dizaine de sépultures en pleine terre contenant chacune un vase à pâte grisâtre placé à la tête du défunt. Nécropole du Haut Moyen Age ? A en juger par la description des vases, sans doute des pégaus, elle n’est sans doute pas antérieure aux XIe-XIIe siècles. Si la nécropole est bien de cette période, elle doit être accompagnée d’une église, les cimetières, depuis la fin du IXe siècle, ne sont plus isolés en pleine campagne. S’il n’existe pas d’édifice religieux, il faudrait dater la nécropole du haut Moyen Age. Les deux termes évoquent un établissement hospitalier sur un chemin reliant la vallée de la Durance à partir d’Oraison à Digne et la vallée de la Bléone. Il est probable qu’il appartenait aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui possédaient la commanderie de Puimoisson détentrice de plusieurs terres dans les communes voisines, explications de Georges notre chef de rando du jour).
Il est vraisemblable également qu’un moutier ait existé, bien avant l’an mil, à l’emplacement de l’actuelle ferme de l’Hôpital. C’est à proximité de celui-ci que la commanderie de Puimoisson, de l’Ordre des Hospitaliers (ou Ordre de Malte), fera construire un hospitium (hospitalet) sur l’emplacement occupé actuellement par la ferme du même nom.
L’hôpital du moutier (ou moustier : formes anciennes de monastère) n’était vraisemblablement pas réservé à des soins médicaux. Ce type d’établissement, que l’on trouvait dans de nombreux villages durant tout le Moyen Age, accueillait surtout des malades pauvres, les infirmes et les vieillards, ainsi que les orphelins et les enfants abandonnés. Il était administré par des moines ou des membres du clergé. Quant à l’hospitalet (hospitium) voisin, il s’agissait, au Moyen Age, de bâtiments où les pélerins et les personnes de rang social inférieur pouvait trouver un hébergement dans des dortoirs aménagés à cet effet.
Nous reprenons notre chemin, en situation dominante nous découvrons au loin Digne et tous les sommets des Alpes enneigées, superbe carte postale. Notre repas dans un endroit bien abrité, c’est comme à l’accoutumé, déroulé avec échange de breuvages et de sucreries. En route de nouveau, traversant les collines une fois en haut, une fois en bas, sur les points dominants la vue est à 360° sur la Provence, la vraie, avec ses doux vallonnements, alternances de champs cultivés et de bosquets d’arbres vert sombre (marronniers, oliviers ou cyprès). Puimichel, implanté au milieu des champs de lavandes, possède des distilleries de plante à parfum qui produisent des huiles essentielles de lavandes et de sauge.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à Puimichel. Plusieurs dizaines d’hectares produisaient un vin de qualité moyenne, en liaison avec le vignoble des Mées, destiné à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux. Cette culture est aujourd’hui abandonnée
Notre retour se termine par le haut découvrant ainsi l’observatoire astronomique. Dany Cardoen, astronome belge s’installe à Puimichel en 1982 et y construit un observatoire astronomique avec le plus grand télescope amateur du monde (à l’époque : 102 cm). Cet observatoire est connu dans le monde des astronomes amateurs, notamment en Belgique, en Allemagne, en Suisse, au Canada. À ce jour il existe 3 coupoles abritant chacune un instrument astronomique. L’association « Les coupoles de Puimichel » permet de découvrir le patrimoine astronomique de la commune par le biais de visites et en organisant des soirées d’observations. Cet observatoire a permis de réaliser des tests avant l’implantation de l’Observatoire de Haute-Provence à Saint-Michel-L’observatoire.
Terminant notre circuit par le haut du village, une colline où s’élevait autrefois le château au Xème siècle, agrandit au XIIème, détruit au cours des guerres de religion, il a laissé place à une chapelle dédiée à saint Elzéar . Puimichel s’enorgueillit d’avoir vu naître la bienheureuse Delphine, considérée comme sainte en Provence. Delphine de Signes de Puimichel est née en 1284 et décédée en 1360 après avoir vécu chastement avec saint Elzéar de Sabran. Les époux partagèrent leur vie entre les châteaux de Puimichel et d’Ansouis.
Ainsi se termine cette superbe randonnée que nous a fait découvrir Georges, merci d’avoir enrichi notre culture. Nous avons parcouru 15km5 pour un dénivelé de 390m.
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