Retour à Niozelles, que nous avions visité le 24 janvier dernier, souvenez-vous. Aujourd’hui nous allons découvrir et admirer des fleurs par milliers.
Nous grimpons dans cette colline et découvrons ainsi le village côté sud dans son ensemble, au loin le paysage de Forcalquier et en arrière-plan le sommet de Lure, la vue est magnifique, rien n’a changé . Continuons de monter tout en légèreté au travers d’un bois de chênes pubescents, nous atteignons les ruines de l’ancien village du Vieux-Niozelles, il se tenait à l’ouest du village actuel, sur la butte d’Eglise-Vieille un prieuré roman (relevant de Saint-Victor-de-Marseille) et à Tour-Vieille un fortin entouré d’habitations. Du fortin restent un pan de mur d’enceinte sur une trentaine de mètres de long, et une tour du XII°s ronde à l’extérieur et carré à l’intérieur, le vieux village subsiste en bas de la butte, mais en pièces détachées. Nous montons toujours plus haut pour atteindre le point culminant de notre randonnée 599m, sur un étroit rocher, nous ne sommes que 8, ce qui nous laisse plus de place pour admirer, le spectacle est grandiose, nos yeux ne sont pas assez grands pour tout voir, sur 360° du Luberon, le sommet de Lure, des Ecrins aux massifs du Verdon, c’est trop pour nos petits yeux. Nous repartons, après en avoir pris pour notre argent. Notre retour passe par la tour de la motte féodal, le derrière du village dans la vallée du Beveron, nous arrivons à la fontaine-lavoir. Une montée caladée nous fait arriver sous un passage protégeant les escaliers du château à l’intérieur du village.
Niozelles, ses habitants sont appelés les Niozellens, la voie domitienne traverse la commune.
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1030 (Nuacellas). Lors du recensement de 1471, le village est abandonné.
Quelques années avant l’An Mil, la butte sur laquelle était construite une vaste maison devient une motte castrale. La butte est agrandie par l’apport de 1600 m³ de terre, et une tour est construite ; une palissade entoure la motte (diamètre de 22 m). Les bâtiments utilitaires compris dans l’enceinte, celle-ci et la tour constituent un petit château, embryon de domaine seigneurial; qui est occupé jusqu’au début des années 1030. Le château perd ensuite sa fonction militaire. Durant la seconde moitié du Xe siècle le pouvoir est passé des autorités publiques aux mains de petits seigneurs qui ont multiplié les petits châteaux privés, les mottes castrales. Chacun dominait un terroir de dimensions restreintes où la population n’était pas encore groupée en villages. On a montré, grâce à un travail de prospection autour du bassin de la Durance, que ces petites fortifications étaient plus nombreuses qu’on ne le pensait. Deux sites ont fait l’objet de fouilles archéologiques approfondies. L’un à Niozelles (04), a montré que le phénomène a commencé durant la seconde moitié du Xe siècle. La fouille a permis d’appréhender de façon précise l’organisation de la motte et de recueillir un ensemble très riche de renseignements sur la vie quotidienne autour de l’an Mil. L’autre, la motte de Plaine de la Grande Bastide, à Saint-Paul-lèz-Durance (13) a permis de montrer que l’érection de ce type de sites a duré au moins jusqu’au début du XIIIe siècle.
Le lavoir de Niozelles
Combien de lavandières sont passées
Par ce chemin Caillouteux
Les pavés sont usés par leurs sabots
Les murs ont gardé le bruit
Du bois, râpant les pierres du chemin.
Leurs cris et rire résonnent encore.
Les mains robustes et rouge
Par l’eau glacée, agrippaient
Les bassines pleines de linge
Qui pesaient lourdement
Sur leurs hanches rondes.
De jeunes enfants s’agrippaient
A leur jupon rapiécé.
En descendant vers le lavoir,
Elles admiraient cette belle nature
Qui s’étalait sous leurs yeux.
L’église paroissiale, placée sous l’invocation de l’Invention de saint Étienne martyr et le patronage de saint Alban et saint Candide, est datée de 1681 pour la nef à deux travées voûtées d’arêtes et la façade. Le chœur et le bas-côté droit, voûtés sous croisées d’ogives, remontent à un état antérieur, probablement au XVIe siècle. Le clocher est logé dans une tour construite contre le chœur.
Nous étions 8 à partager cette belle randonnée d’une dizaine de kms sans trop de dénivelé. Remerciements à Jeanny pour cette magnifique balade.
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