LES YBOURGUES LES HAUTES PLAINES

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Sous la chapelle Notre Dame de Châteauneuf nous partons 27, ce nombre nous poursuit.

 

C’est le début du trajet nous traversons la Crau chétive sur un sentier pierreux et sec qui monte régulièrement jusqu’aux Hautes Plaines. Au-dessus du maquis, émergent les coupoles de l’observatoire. Les discussions vont bon train dans le groupe, le chemin est tranquille et moins sec qu’au départ, nous contournons les énormes plaques d’eau sans difficulté. Nous traversons une forêt type Brocéliande où curieusement les arbres poussent dans les rochers. Quand nous parvenons aux Hautes Plaines, un arrêt s’est imposé devant la stèle commémorative d’un maquis de la résistance, témoin du passé auquel nous devons notre liberté aujourd’hui, terrain de parachutage : deux parachutages avant le 6 juin et 2 parachutages entre le 6 juin et le 15 août.

 

L’entrée dans l’histoire de René Char.

Après le temps des contacts noués entre opposants Char appartient à l’armée secrète, bras armé des Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R.) ; il s’engage en septembre 1943 dans la S.A.P.  ; sous le pseudonyme d’Alexandre, il est responsable dans les Basses-Alpes : de la réception, sur des terrains clandestins, des conteneurs d’armes et matériels parachutés par les Alliés de leur mise en sûreté, de la prise en charge des agents infiltrés.

 

Face au vaste paysage qui s’étale à nos pieds, le village de Revest des Brousses dans toute sa splendeur. Puis par sentiers et chemins parmi les taillis de chênes découvrant l’immensité du paysage nous parvenons à l’instant crucial « le pique-nique », moment de détente important de la journée.  Bien à l’abri, l’apéro fut grandiose, les desserts sans modération. Merci à toutes celles et tous ceux qui nous régalent chaque semaine de mets succulents.

 

Cette ambiance chaleureuse nous a presque fait oublier qu’il fallait repartir. Une belle descente nous fait arriver à la bergerie de Técle, belle bâtisse, dans un lieu superbe, encadrée de chênes étonnants. Au loin apparait la retenue d’eau de la Laye, la longueur de son cours d’eau est de 24,3 km. La Laye prend sa source dans les Alpes-de-Haute-Provence sur la commune de Saint-Etienne-les-Orgues, à 664 mètres d’altitude. Elle conflue avec le Largue sur le territoire de la commune de Saint-Maime, à 369 mètres d’altitude[ Implanté sur le cours de la Laye, un barrage en enrochement situé sur la commune de Mane assure une production hydroélectrique et un lac d’irrigation du secteur. Le barrage de la Laye est un barrage en remblai de 35 m de hauteur (classe A) construit en 1963 et situé dans le département des Alpes de Haute Provence à proximité de la commune de Forcalquier. Cet ouvrage destiné à la fourniture d’eau (irrigation et à potabiliser) retient un lac de 3,5 millions de mètres cubes et intercepte un bassin versant de 130 km² environ. En aval de l’ouvrage, la Laye conflue avec le Largue puis la Durance à environ 15 km. Avant de rejoindre la Durance, 4 communes sont traversées (Dauphin, Saint Même, Villeneuve et Volx).

Une belle descente nous invite à rejoindre le hameau des Ybourgues, nous le verrons de loin, la visite n’étant pas retenue.  

 

Cette ancienne commune abritait plus de 150 habitants en 1315, mais n’a jamais pu retrouver ce chiffre avec seulement 31 habitants en 1765. Le rattachement à Limans était inévitable. Il eut lieu en 1819. C’est au XIVe siècle qu’est cité un vicarius de Ybonicis. Pour l’Atlas Historique, c’était un prieuré dépendant de l’abbaye de Cruis et pour l’abbé Féraud on y trouvait un ancien couvent de Bénédictins. L’évêque de Sisteron récupère l’église des Ybourgues et l’hôpital de Lurs par échange avec le monastère de Cruis à la fin du XIIIè. Quelques dizaines d’années plus tard, l’évêché récupère la totalité du castrum des Ybourgues. Peut-être cet évêque a-t-il voulu consolider sa présence par une résidence d’été à la hauteur de son prestige ?

Cheminant au travers d’un bois fraichement coupé, l’odeur de la résine au passage, hum ! que cela sent bon, et puis hop une petite montée, pour nous rappeler que notre région est loin d’être plate et nous revoilà sur le chemin des pénitents, la chapelle Notre Dame de Châteauneuf domine le mamelon derrière lequel nous sommes garés, nous sommes de retour.

 

Nous avons marché 16,5 km et fait 590m de dénivelé. Merci Christine pour cette belle randonnée, félicitations à la nouvelle Mamie du petit Philéas.

 

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La chapelle Notre Dame de Châteauneuf

Ancienne église Notre-Dame-de-l’Assomption, de la fin du XIe ou du début du XIIe . Il s’agit probablement de l’ancienne chapelle d’un château dont le souvenir ne subsiste plus que dans le nom du village de Châteauneuf-lès-Mane, rattaché à MANE au XVe siècle.
> Des messes y sont encore célébrées.
> Autour de la chapelle quelques traces laissent supposer l’existence d’un oppidum, preuve que le site était occupé à l’époque romaine.

Sur ce court plateau ont été trouvées quelques traces suggérant l’existence d’un oppidum antique. L’église romane Notre-Dame-de-l’Assomption fut construite au XIe ou au XIIe siècle, et fut sans doute la chapelle d’un château disparu comme l’indique le nom du site.

A l’origine ce fut un prieuré rural qui dépendait de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-les-Avignon. Les seigneurs de Châteauneuf-les-Mane étaient les Chabaud, qui fondèrent au XIIIe siècle l’hospitalité d’Ardenne près de Saint-Michel-l’observatoire

Selon certains auteurs, le site de Châteauneuf fut occupé par les templiers en 1306 à la suite d’une donation faite par dame Adalasie, propriétaire des lieux. On suppose qu’il fut détruit par le cruel Raymond de Turenne, et qu’à suite de cela la communauté de Châteauneuf fut réunie à Mane au XVe siècle.

L’ermitage actuel fut construit au XVIe siècle. Il est depuis 1973 de nouveau habité, occupé aujourd’hui par une religieuse ermite, logée dans le prieuré attenant. L’édifice est parfaitement entretenu et entouré d’un jardin très soigné. La chapelle est accessible et un accueil est assuré par la sœur qui y maintient une vie spirituelle. La chapelle est constituée d’une nef à deux travées, que termine une abside en cul-de-four dont l’arc d’ouverture est flanqué de deux colonnes sculptées. La toiture d’origine a été remplacée au XIIIe siècle par une voûte en berceau brisé, et un clocher a été rajouté. Les parois de la nef sont élégamment peintes dans des tons à dominante brun-beige, où figurent des croix et des lignes géométriques. Les croix templières s’expliqueraient par la présence éphémère des templiers.  La chapelle et l’ermitage sont classés monuments historiques depuis 1981.

 

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